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6 juin 2012 3 06 /06 /juin /2012 19:48

 

L’islamisme est une chance pour la France

 

 

 

Par Hannibal

 

 

hannibal

Depuis qu’elle s’est mise à l’œuvre dans les années 1970, la mort de l’Europe a eu l’élégance d’avertir. Elle n’avance pas masquée, elle n’est pas subreptice ni sournoise, elle marche le visage découvert, avec de grands coups de faulx annonciateurs. Le premier fut le chômage. Dressés par les marxistes et les libéraux, nous ne mesurions plus le monde qu’à l’aune de la prospérité matérielle, et les chocs pétroliers perturbaient notre légitime attente d’une croissance indéfinie : un chômage massif crût en même temps que les premières vagues de l’invasion venue du sud. C’était nous mettre en garde contre l’économie du monde nouveau qui se préparait, mais ceux qui s’en aperçurent furent traités de fous : les affiches du FN liant l’immigration au chômage furent décrétées à la fois simplistes, fausses et nazies.

 

Le deuxième avertissement fut quasi concomitant. Les crimes et délits augmentèrent brutalement avec l’immigration. Les prisons se remplirent d’immigrés et d’enfants d’immigrés. Des rues, des quartiers, des villes devinrent dangereux. Là encore, les augures insultèrent et Cassandre et le peuple. Obsession, hystérie sécuritaire, biais systématique : tous les pauvres mots des aveugles volontaires furent employés pour ne pas voir l’évidence. Une nouvelle fois, les Français refusèrent le cadeau que leur faisait le destin : l’immigration n’était pas indolore, la décadence était visible, elle faisait mal avant de tuer, mais cela ne servit à rien.

 

Aujourd’hui résonne le troisième et dernier coup de gong, l’ultime avertissement. Il n’y en aura plus d’autre avant l’égorgement. Peut-être sera-t-il mieux entendu. A cause des circonstances d’abord : à simplement regarder les rues, les vieux films, l’annuaire du téléphone et la tête des militaires, le plus effronté des militants gauchistes ne saurait nier l’invasion, il se trouve forcé de la justifier. Et c’est là que gît le lièvre : car l’invasion comporte un fort contingent de musulmans, avec leurs barbes et leurs voiles. Or, s’il est loisible à chacun de soutenir que l’immigration est une chance pour la France, le meilleur démagogue a encore du mal à convaincre que l’islam est une chance pour la République.

 

Et voilà pourquoi l’islamisme est une chance pour la France : il opère une profonde fracture dans le front longtemps uni des lobbies de l’invasion, et unit symétriquement contre celle-ci des forces éparses qui la favorisaient jusque-là. On s’en est aperçu pour la première fois clairement aux Pays-Bas, laboratoire de la déchéance européenne, quand les pédés pourchassés par les rigueurs d’Allah se sont réfugiés dans les bras de l’extrême droite. C’est devenu très clair depuis dans plusieurs domaines. L’abattage halal a réuni contre lui les associations de défense des animaux, les mangeurs de gigot du vendredi saint, les hygiénistes progressistes. La burqa, la polygamie, l’excision, et en général tout ce qui manifeste une soumission excessive de la femme à l’homme, ont mis debout le féminisme. Les prétentions théocratiques de la charia suscitent la colère de beaucoup d’enseignants, de nombreux francs-maçons, d’une part de la vieille gauche d’avant-Mélenchon, bref, une sorte de front républicain.

 

C’est devenu si facile à voir que cela a inspiré, vingt ans après les Pays-Bas, quinze ans après que le sort de Taslima Nasreen eut ému Jean-Marie Le Pen, la stratégie de Riposte laïque et de Marine Le Pen. Tel est l’effet de la division du camp adverse. Quelque chose est devenu dicible. Or, la permission de dire est venue de l’étranger. La crainte de l’islam arrange les néoconservateurs américains, théoriciens du choc des civilisations, et Israël, praticien de la guerre contre les Arabes. Dans ce cadre-là, le front républicain s’étend de Benjamin Netanyahu à Ségolène Royal. On finit même par se demander si Marine Le Pen ne sera pas un jour le Zorro tardif des bobos, et, après un nécessaire apprivoisement, la madone de Madona.

 

Encore ne suffit-il pas de décrire, il faut dire son opinion. La mienne est que tout ce qui peut, tant soit peu, s’opposer à l’invasion, est d’abord un bien, et qu’il faut en profiter. Si un transsexuel m’aide à mettre dehors un envahisseur, je commence par lui serrer la main. Cela ne m’empêche pas de réfléchir ensuite. En distinguant plusieurs questions abusivement et sciemment emmêlées.

 

D’abord l’islam est une religion mauvaise qui a porté dans les sociétés qu’elle a touchées des fruits détestables. Des bédouins ravageurs ont disséminé de force, dans des pays de très ancienne civilisation, la “révélation” niaise d’un arien influencé par une juive, et cela a durablement stérilisé la Méditerranée et le croissant jadis fertile. Les grandeurs apparentes de l’art musulman sont dues aux envahis, chrétiens syriaques, berbères, mésopotamiens ou espagnols, à des vizirs persans, à quelques hérétiques. Tout cela se passait dans la contrainte et l’esclavage, et le mythe de l’Andalousie heureuse, la prétendue cohabitation conviviale des trois religions du livre dans l’Espagne médiévale n’est qu’une billevesée dont les historiens sérieux ont depuis longtemps montré l’inanité. Bien entendu, l’islam, au cours de l’histoire, a toujours été l’ennemi de l’Europe, de Gibraltar à Péra, en passant par Vienne, Poitiers et Sarajevo. Ce ne sont pas les commentaires d’Averroès sur Aristote, moins lus qu’on a dit chez nous et pas du tout chez eux, qui y changeront quoi que ce soit. 

 

De ce point de vue, il y aurait bien aujourd’hui un choc des civilisations entre l’islam et nous, si nous défendions encore une civilisation, mais ce n’est pas le cas. Non seulement Huntington et ses condisciples néocons dressent une carte assez croquignolesque des civilisations, mais surtout l’Europe, sous l’effet de cinquante ans d’abandon, et des attaques conjuguées de ses ennemis (à l’époque, les Etats-Unis et l’URSS), est en train de devenir une zone de non-civilisation, comme il existe des zones de non-droit. Ce qui se passe en ce moment est donc un choc de non-civilisations, le choc de deux vides, de deux totalitarismes du néant. Un livre remarquable en avait dressé le constat il y a plus de dix ans, Le journal d’Oussama Ben L. : Jugurtha y avait décrit deux mois après le onze septembre ce combat de titans dont l’un est le miroir de l’autre, cette cascade de paradoxes et de contradictions où s’écroulent deux nihilismes conquérants. C’est pour cela que, tout en acceptant par tactique une alliance passagère avec la grande coalition “islamophobe”, il ne faut pas se mettre durablement dans son camp ni accepter si peu que ce soit son analyse. Je sais bien qu’il est inutile de faire souffrir un mouton, mais je ne suis pas bien sûr que d’amener à l’abattoir intra-utérin des millions d’enfants soit un vrai progrès. Et dois-je choisir entre la Gay Pride et la burqa ? La pornographie de masse et le harem ? Les mariages forcés et la théorie du gender ? Dans bien des cas hélas, les familles musulmanes me semblent beaucoup moins folles que les nôtres. Oserai-je le dire ? Saddam Hussein m’est beaucoup plus sympathique que Pierre Moscovici. […]

 

 

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