Présent vous dit tout... et son contraire!

Tout s'explique! La hargne de Caroline Parmentier à ce fameux clan de la presse n'était donc pas un grand élan de solidarité féminine, mais un petit préparatif à l'interminable interview publiée en deux partie dans LE journal catho des fachos. On comprend, maintenant, qu'elle ait sauté à la gorge de Jérôme Bourbon sur Radio Courtoisie: elle allait voir, ou elle avait vu, la victime innocente, Marine Le Pen. Cette courageuse, vertueuse, talentueuse mère de famille traînée dans la boue par un immonde plumitif, une ordure, disons-le tout net, qui la traite de tous les noms...euh, d'un seul nom en fait. Et quel nom: GOUR-GAN-DINE. Aimons à le répéter, ce mot que tous les fachos du coin, en lisant e-deo, ont cherché dans le dictionnaire. Ce mot devenu sulfureux, interdit, tabou, depuis que MLP a décidé d'attaquer pour injure. Ce qui n'a eu pour seul effet que sa reprise par tous les media; ils se sont régalés, à citer in extenso J.B. "sans foi ni loi, sans colonne vertébrale, etc..." Tiens, si Gollnisch perd au Congrès, c'est promis, je lui offre l'interview d'e-deo encadrée pour qu'il puisse la relire tous les matins en sirotant son café, il faut savoir donner un peu de bonheur aux gens, après tout, c'est Noël. Mais revenons à nos moutons (de Panurge), à savoir à notre Parmentier préférée.

Elle offre une tribune, donc, à la fille Le Pen. Pour un journal catholique, c'est un comble. Une tribune, car les positions énoncées par Marine ne sont pas critiquées, ni remises en cause. Mais ce n'est pas tout. Olivier Malentraide, à la page suivante, vient au secours de la Marine en détresse attaquée, paraît-il, par L'Express. Sur la même page, on apprend encore que "via Marine Le Pen, la droite nationale occupe de plus en plus l'espace des débats politiques." Bref, heureusement qu'elle est là, on lui doit tout, à notre Marine Le Pen nationale!

Bon, Jeanne Smits a quand même senti qu'ils avaient poussé le bouchon un peu loin. Du coup, elle essaie de se rattraper :

Qu’on doive parvenir par étapes à la mise en place d’une législation pleinement respectueuse de la vie, cela est hélas plus que probable. Si Marine Le Pen le veut bien, (z'avez vu ça? si Sa Majesté daigne!) elle précisera d’ailleurs peut-être quelles sont les mesures protectrices de l’avortement qu’elle abolira, concrètement, si elle en a le pouvoir : le remboursement de l’IVG ? Le délai légal porté de 10 à 12 semaines de gestation ? L’obligation pour les chefs de service de gynécologie-obstétrique des hôpitaux publics d’organiser les IVG ? La publicité aujourd’hui autorisée pour l’avortement ? L’existence d’un délit d’entrave à l’IVG, aggravée en 2001 pour réprimer les « pressions morales et psychologiques » pour dissuader une femme d’avorter ? Jugerait-elle cela politiquement « malin » de le dire ? Jugerait-elle « malin » d’affirmer que l’avortement tue : l’enfant matériellement, et la mère psychologiquement et moralement ?"

 (Lu sur le salon beige)

Tiens, dans ces questions rhétoriques (ben oui, c'est ballot, ces questions là n'ont pas été posées pour de vrai pendant l'interview), décèlerions-nous une once d'esprit critique? Bon sang mais c'est bien sûr! Jeanne Smits a un problème: elle a une candidate qu'elle ne veut pas froisser d'un côté, et des lecteurs cathos qu'elle ne veut pas perdre de l'autre; or les deux ne s'entendent pas vraiment. La candidate, il faut dire, ne lui facilite pas les choses, parce que les cathos (les vrais, pas les "pratiquants" qui vont à la messe au moins une fois par trimestre, je parle des intégristes finis, qui vont à la messe TOUS les dimanches, et même, pour certains, en semaine!) , les cathos, donc, elle ne peut pas les voir en peinture. Elle l'a dit clairement, mais si, souvenez-vous, entre bras cassés, zozos, et obsédés de la Shoah. Smits a un problème, donc. Alors, elle s'improvise politicienne, virage à gauche, virage à droite, ouf, pas de dommages collatéraux. MLP est contente, les fachos cathos sont rassurés (Jeanne Smits, la directrice, vient rectifier le tir de son zélé rédacteur en chef, ça va, on renouvelle l'abonnement), bref, tout le monde va manger sa dinde le coeur léger.

Tous? Non! Car deux irréductibles de la presse préparent encore le bol de crapaud que la courageuse-vertueuse-talentueuse et désormais catholico-compatible Marine doit avaler chaque matin, j'ai cité Rivarol, bien sûr, et Minute. A lire dans Minute, et pour ceux qui ne sont pas arrivés jusqu'au bout de mon billet d'humeur (de chien) je vais le redire dans un petit article, à lire et surtout à ne pas manquer, cette réponse à la gentillesse de Le Pen sur l'attachée de presse de Gollnisch qui se trouve être la fille des Molitor (patron de Minute). Je ne vous en dis pas plus, achetez Minute!