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1 novembre 2011 2 01 /11 /novembre /2011 15:50

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Dépêche AP:

 

Un homme de 49 ans, accusé d'avoir "rechuté" dix mois seulement après avoir fini de purger une première peine pour le viol d'une adolescente de 13 ans, comparaît à partir de mercredi devant la cour d'assises de l'Essonne pour le viol et l'assassinat d'une joggeuse de 42 ans enlevée près de Milly-la-Forêt en septembre 2009. L'affaire avait suscité à l'époque un vif émoi et poussé le président Nicolas Sarkozy à monter au créneau et le gouvernement à légiférer dans l'urgence.


Après avoir été confondu par des prélèvements ADN, des témoignages et une multitude de preuves scientifiques, techniques et matérielles, Manuel Da Cruz, gardien d'une propriété privée dans le Loiret, père de quatre enfants, a rapidement reconnu avoir enlevé, séquestré et étranglé Marie-Christine Hodeau, une assistante maternelle, partie faire son jogging. Il lui a fallu un an, en revanche, pour reconnaître le viol. Il a tenté de se suicider durant sa détention préventive.


Ce matin du 28 septembre 2009, quelques minutes après son enlèvement, la quadragénaire, enfermée dans le coffre d'un véhicule, a le temps de prévenir les gendarmes à l'aide de son téléphone portable et de donner le numéro d'immatriculation de la Peugeot 106 grise conduite par son ravisseur. Cet élément aussi dramatique que précieux permettra aux gendarmes de remonter rapidement jusqu'au suspect et de l'interpeller moins de trois heures plus tard.


Manuel Da Cruz, alors âgé de 47 ans, vivant maritalement, s'avère être inscrit au fichier FIJAIS (fichier judiciaire des auteurs d'infractions sexuelles). Condamné en 2002 à 11 ans de réclusion criminelle pour l'enlèvement et le viol -non suivis du meurtre- d'une jeune voisine deux ans plus tôt dans le Loiret, il a obtenu une libération conditionnelle en mars 2007 après six ans et cinq mois de détention, au bénéfice de réductions de peine pour bonne conduite, puis a été placé sous surveillance judiciaire et médicale jusqu'en novembre 2008, date à laquelle ont pris fin sa peine et les mesures de suivi.


Pour cette nouvelle affaire, dès sa première comparution devant le juge d'instruction Michaël Gihr, le suspect reconnaît les faits, à l'exception du viol. C'est sur ses indications que le corps dénudé de Marie-Christine Hodeau est retrouvé dans la soirée du 30 septembre 2009 sur la commune de Buthiers (Seine-et-Marne), à la lisière d'un bois, dissimulé sous des branchages. Ce n'est qu'en septembre 2010, un an après les faits, qu'il finira par reconnaître aussi le viol.


Manuel Da Cruz, qui doit comparaître jusqu'au 8 novembre devant la cour d'assises de l'Essonne à Evry, est accusé d'enlèvement, séquestration, viol et assassinat, tous ces chefs commis en état de récidive légale. Déjà condamné définitivement pour crime par les assises du Loiret en juin 2002, auteur présumé d'un nouveau crime passible d'au moins 20 ans de réclusion, l'accusé encourt cette fois la réclusion criminelle à perpétuité.

A l'automne 2009, cette affaire très médiatisée avait soulevé un vif émoi dans l'opinion, relançant le débat sur la récidive, notamment des délinquants sexuels, et déclenchant une polémique dans le monde politique et judiciaire. Le lendemain des aveux du suspect et de la découverte du corps, Nicolas Sarkozy avait reçu à l'Elysée la famille de la victime et demandé au gouvernement de faire examiner "en priorité" par le Parlement un projet de loi sur la récidive. Débattu à l'Assemblée nationale dès le mois de novembre 2009, le texte avait abouti à la loi de mars 2010 sur la récidive criminelle.


Plusieurs personnalités de la majorité, à commencer par le ministre de l'Intérieur de l'époque Brice Hortefeux, avaient critiqué la décision de remise en liberté prise par le juge d'application des peines dans le cas Da Cruz, affirmant que le drame aurait pu être évité et plaidant pour un recours à la castration chimique. Les syndicats de magistrats, nombre d'experts et l'opposition de gauche avaient dénoncé des propos démagogiques et la volonté de faire une loi à chaque fait divers dramatique, alors que l'arsenal juridique existe déjà, mais n'est pas appliqué pleinement faute de moyens.

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