Vers un exode massif des Tunisiens en Europe ?
Il n’a pas fallu attendre longtemps pour que les événements graves qui secouent la Tunisie depuis plus d’un mois aient des conséquences catastrophiques pour les pays européens déjà submergés par l’immigration du Tiers Monde. En l’espace de quelques jours seulement 5 000 immigrants tunisiens ont ainsi débarqué à Lampedusa, une petite île italienne plus proche du continent africain que de la “botte”. Spectacle hallucinant que ces réfugiés fuyant un pays en proie au désordre et où dominent les mafias. En majorité jeunes, ils sont partis des villes côtières tunisiennes où le taux de chômage crève le plafond et espèrent trouver une vie meilleure sur le Vieux Continent. Sur le quai du port de Lampedusa, un groupe de Tunisiens raconte au Parisien du 15 février son histoire : “Nous sommes descendus dans la rue à Tunis. Nous avons vécu les manifestations, les affrontements, les blessés, les arrestations. En sortant, nos parents nous ont donné de l’argent qu’ils avaient économisé et nous ont dit de partir en Italie, en France ou en Allemagne”, soit les pays européens encore les plus riches et où ils peuvent espérer bénéficier d’un travail en vertu de la discrimination positive et surtout d’aides sociales, médicales et d’allocations familiales. Ces 5 000 immigrants ont souvent payé mille euros à des passeurs, spécialistes de ce genre de trafics et qui ont profité de l’absence de garde-côtes du côté tunisien pour organiser les traversées. Ce sont très majoritairement des hommes de moins de quarante ans. Un des migrants raconte à Aujourd’hui en France que “depuis que Ben Ali est parti (le 14 janvier pour se réfugier à Djeddah en Arabie séoudite), ce sont les bandes armées et la mafia qui commandent”.
En voyant ces réfugiés arriver en masse et en un laps de temps très court à Lampedusa et désireux de s’établir durablement en Europe, comment ne pas se souvenir des immigrants érythréens et somaliens qui, il y a un peu plus de deux ans, débarquaient au même endroit après un voyage à travers le désert et une traversée de la Méditerranée? Ce sont tous les habitants des pays pauvres qui rêvent de venir s’installer dans un Vieux Continent qui leur apparaît comme un Eldorado. A n’en pas douter les scènes décrites par Jean Raspail dans son maître livre Le Camp des Saints ne sont pas derrière nous mais devant nous. Le processus de submersion de notre pays et de notre continent européen n’en est encore qu’à ses débuts si l’on en juge par les masses allogènes qui peuvent les rejoindre.
Et face à cela que font les différents gouvernements? Prennent-ils la mesure du danger? Bien sûr que non ! Paralysés par l’idéologie droitdel’hommiste et antiraciste, soucieux de ne pas déplaire aux cercles mondialistes dont ils dépendent, ils ne tentent rien contre l’invasion des pays dont ils président aux destinées. Devant l’afflux massif d’immigrants tunisiens, le gouvernement italien de Silvio Berlusconi, pourtant le plus droitier d’Europe, celui qui comprend comme ministres des dirigeants de la Ligue du Nord d’Umberto Bossi, un mouvement en pointe contre l’immigration extra-européenne, a décrété “l’état d’urgence humanitaire”. Roberto Maroni, ministre italien de l’Intérieur, a ainsi déclaré le 13 février que “les personnes fuyant un pays en désarroi ont droit à une protection internationale”.
Mais les Italiens n’ont pas, eux, le droit d’être protégés contre l’invasion de leur terre par des étrangers à leur peuple, à leur foi, à leur race, à leur civilisation? Plutôt que de décréter l’état d’urgence humanitaire, c’est l’état d’urgence tout court qu’il eût fallu instituer et renvoyer ces migrants dans leur pays. Puisqu’ils ont fait la révolution et chassé Ben Ali du pouvoir, qu’ils s’occupent de l’avenir de leur patrie, qu’ils s’emploient à la reconstruire, à l’embellir, à redresser son économie plutôt que de fuir ! Il en va d’ailleurs des Tunisiens aujourd’hui comme des Algériens hier. On ne peut d’un côté faire la guerre à la France pour obtenir son indépendance, chasser sans ménagement les Français d’un pays où ils résidaient depuis 132 ans et où ils avaient construit toutes les infrastructures et de l’autre le quitter pour venir en métropole et s’y installer dans l’espoir d’une situation matérielle plus confortable comme l’ont fait nombre d’Algériens depuis bientôt un demi-siècle.
Nicolas Sarkozy ne s’est pas montré plus conscient du danger que le gouvernement italien. Dans son discours du 9 février au CRIF où il a vanté “les racines juives de la France” (voir pages 3 et 8), — reprenant en cela les propos du rabbin Josy Eisenberg, responsable de l’émission juive du dimanche matin sur France 2, qui a osé déclarer : “Il n’y a pas de Français de souche, sauf peut-être les juifs de France” ! — le chef de l’Etat a vanté ces émeutes en Tunisie et en Egypte (où Hosni Moubarak a finalement démissionné le 11 février de son mandat de président de la République pour fuir à Charm el-Cheikh avec sa famille, le vice-président Omar Souleiman assurant la transition) : “Ce début d’un printemps des Peuples est positif parce qu’il est authentique. Les manifestants de Tunisie ou d’Égypte n’ont pas crié “à bas l’Occident”, ils n’ont pas crié “à bas l’Amérique”, ils n’ont pas crié “à bas Israël”. Ils n’ont pas prôné un retour vers le passé d’un âge d’or islamique mythifié. Et ces manifestants ne se sont attaqués à aucune minorité.”
Que ces mouvements ne soient pas antiisraéliens et antiaméricains (ce qui est d’ailleurs loin d’être totalement vrai), voilà ce qui importe à Sarkozy. Mais qu’ils puissent avoir pour conséquence un exode massif vers le Vieux Continent en général et vers notre pays en particulier de populations fuyant l’instabilité et la misère, cela, l’Elyséen n’en a cure. Il devrait pourtant méditer ces déclarations implacablement lucides de Mehdi Houas, le ministre du Tourisme tunisien, qui déclare à l’AFP : “La situation n’a pas changé, les pauvres du Sud veulent toujours rejoindre l’eldorado du Nord. Ce n’est pas parce que l’on s’est débarrassé de la dictature que tout s’est arrangé. Il y a toujours 10 millions d’habitants, dont certains pensent qu’il n’y a plus d’espoir.” Peut-on être plus clair?
jeromebourbon@yahoo.fr