Dans une tribune parue dans le Nouvel Observateur du jeudi 6 septembre, Le Clézio, prix Nobel de littérature, dénonce le pamphlet de Richard Millet, intitulé Eloge littéraire d'Anders Breivik. Sans citer une seule ligne de cette éloge provocateur, sans commenter le contenu d'une oeuvre qu'il n'a sans doute pas lue, Le Clézio se contente de la qualifier de "lugubre élucubration" tout en soulignant que le péché originel de Millet est de rejeter le "multiculturalisme", qu'il ne voit pas, lui, comme la disparition d'une culture au profit d'autres plus exotiques. Son autorité de prix Nobel ne lui suffit pas, Le Clézio s'érige en autorité morale, apôtre du vivre ensemble («nous vivons dans un monde de rencontres, de mélanges et de remises en causes»). Mais l'indignation de Le Clézio n'est peut-être que l'expression d'un orgueuil blessé : l'auteur porté aux nues n'est pas du goût du Millet, qui le fait savoir (son style est aussi bête, selon lui, que sa représentation du monde est naïve).
Millet avait déjà fait scandale en osant dire sur un plateau de télévision (dans l'émission Ce soir ou jamais) qu'il se sentait étranger dans son propre pays lorsqu'il prenait le RER à Châtelet-Les Halles à six heures du soir (voir ci-dessous).