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21 janvier 2011 5 21 /01 /janvier /2011 09:47

 

Rappel des faits:

 

Stéphane Hessel, normalien, résistant, ambassadeur de France, corédacteur de la Déclaration universelle des droits de l’homme, heureux auteur du récent succès de librairie Indignez-vous ! serait-il « un vieux monsieur indigne ? ». C’est Antoine Spire, dans la dernière livraison du journal de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), qui fait semblant de poser la question avant de déplorer que le vieil homme « se laisse parfois aller à d’étranges dérapages ». Comme, par exemple, excusez du peu, de tenter « en une phrase » dans son opuscule, « d’excuser le terrorisme ».

Ce « vieux monsieur indigne » s’était mis en tête de tenir aujourd’hui réunion au sein de l’École normale supérieure (ENS) à Paris. C’était compter sans la vigilance de Richard Prasquier, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), qui a réussi à faire plier la directrice de l’école, Monique Canto-Sperber. Celle-ci a finalement interdit ce rassemblement, consacré à la campagne de boycott qui veut peser sur Israël pour qu’il respecte le droit international. Sans doute, l’alerte du Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) a-t-elle aidé Richard Prasquier à réagir : celui-ci dénonçait un « meeting de Stéphane Hessel qui viendra déverser son flot de haine anti-Israéliens pour justifier une campagne illégale de boycott contre Israël. Le Bureau souligne que le palestinisme est la source essentielle de l’antisémitisme et la cause du passage à l’acte antijuif sur notre sol depuis onze ans ». CQFD : Stéphane Hessel ne serait rien de moins qu’un antisémite.

Pour stopper le « flot de haine » de Stéphane Hessel, Richard Prasquier n’a pas hésité : il est si fier de cette atteinte à la liberté d’expression qu’il donne tous les détails de son action dans son dernier éditorial sur le site du Crif. Contre « ce “malheureux” Stéphane Hessel, dont la gloire actuelle est à peine écornée par la révélation de ses différentes impostures, approximations et fixations haineuses contre Israël », le président a mobilisé « ses amis » Valérie Pécresse, Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut, Claude Cohen-Tanoudji… C’est qu’il s’agissait de s’opposer à « un crime contre l’esprit (…) : confondre débat et militance politique, comme le font quelques élèves de l’école convertis au terrorisme intellectuel, modèle trotskiste pour les uns, stalinien pour les autres, et de là proposer leur doxa à l’ensemble de l’université ». (voir l'Humanité)

 

 

Valérie Pécresse rappelle la loi à son interlocutrice scandalisée: "appeler au boycott d'Israel est une infraction pénale!" à 01'48.

 



C'est bon à savoir, car on se perd un peu, au pays des Droits de l'Homme, dans ce qu'on a le droit de dire ou pas. En règle générale, il semble qu'il vaut mieux éviter de prononcer le mot J--fs ou Isr--l, (z'avez-vu ça? on supprime deux trois lettres, comme eux quand il écrivent Yahvé, total respect pour le peuple élu) et surtout, surtout, ne parler des Boches qu'en employant le mot nazi dans la même phrase. Heureusement, les lois liberticides ne posent aucun problème à notre chère Marion, c'est toujours un bon point sur la route de 2012!

 

 

On finit en chanson, une chanson qui n'a rien à voir, bien entendu, avec le sujet ci-dessus évoqué.

 

 


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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 18:34

 

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Ca y est, nouvel organigramme, nouvelles fonctions pour l'inénarrable Rachline qui avait mis tout son coeur dans la campagne pour Fifille. C'est Nathalie Pigeot (grande mariniste devant l'Eternel, évidemment) qui le remplace. Voilà qui devrait réjouir les JAG, même si cette sanction arrive trop tard. Sanction relative, puisque Rachline est quand même "Secrétaire national à la communication numérique". Etant donné son expérience de grand inquisiteur, voir ici, et ici, l'on peut s'attendre à la communication la plus transparente qui soit...

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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 11:20

A lire absolument sur Contre-info, un compte rendu du Congrès de Tours par un jeune qui y était. Dans les commentaires, on en apprend de belles sur les méthodes des marinistes:

 

Maxime dit :

En ce qui concerne le crétin qui a voulu s’en prendre aux jeunes pro-Bruno qui ont en effet sifflé très bruyamment Rachline, il s’agit de Maillard, responsable du FN à Reims, transfuge de la droite la plus extrême et rallié à Marine, comme tant d’autres, et qui n’a pas supporté de voir son nouveau meilleur ami, le directeur (pour encore seulement quelques jours en effet) national du FNJ (sans doute remplacé par Laura, du Nord, selon les bruits qui courent) se faire huer, il a dont demandé au DPS de faire évacuer les JAG, mais devant le refus du service d’ordre il est allé voir lui même les JAG pour les insulter. Bien sur il est allé du côté ou était les jeunes filles, manque de bol, un jeune homme était la aussi, assit à côté de sa femme enceinte et n’a pas supporté de voir ce gros porc hurlé, il l’a donc pris par le col avec l’intention de lui faire expérimenter une petite descende des escaliers en roulé boulé. Sans l’intervention du DPS, cela aurait probablement fini en baston général.

 

D'autres témoignages sont aussi à lire, notamment sur la façon dont Marine est passée si facilement.

 

Pour compléter cette image de foire d'empoigne, cette vidéo de Farid Smahi:

 

 

 

 

Ah il peut se vanter de son Congrès Le Pen, le Congrès de l'unité alors que la gauche n'avait réussi qu'à se diviser, selon ses propres termes! Comme il a pas mal roupillé, on lui pardonne de ne s'être rendu compte de rien, mais entre ses illusions de paterfamilias et ses mensonges sur les divisions internes, il ne donne pas l'impression d'être un capitaine toujours aussi sûr.

 

Allez, pour finir sur une note d'humour, contemplons cette belle carte d'adhérent... que de nombreux lecteurs ici, gollnischiens, n'ont peut-être jamais vu qu'en rêve tandis que leur compte en banque était débité du prix de l'adhésion!

 

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19 janvier 2011 3 19 /01 /janvier /2011 23:23

 

 

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Si le dernier commentaire d'Anonyme a piqué la curiosité de certains, voici des extraits du courrier des lecteurs de RIVAROL à propos de la succession au FN:

 

De Vincent REYNOUARD (de la prison de Valenciennes) :

QUE PENSER DE LA VICTOIRE DE MARINE LE PEN ?

Sans véritable surprise Marine Le Pen a été élue à la tête du FN. Sa victoire m’a rappelé cette citation de l’immortel Louis-Ferdinand Céline : « Le Français ne veut plus que du sirop électoral, de l’alcool à vote. Le goût du faux est en lui en tout et pour tout. Il va au mensonge, au bluff, à la fausse joie, la fausse vertu, la fausse élégance, la fausse noblesse, la fausse grandeur, impeccablement, comme le cochon pique à la truffe. La solution désastreuse le fascine tout naturellement entre mille autres. » Ce constat s’applique non seulement au niveau national, mais aussi à l’échelle plus réduite d’un parti.

En 2002, ce n’est pas la franc-maçonnerie qui a imposé Jacques Chirac, mais bien 62 % du corps électoral qui l’a plébiscité ; en 2011 ce n’est pas Jean-Marie Le Pen qui a imposé sa fille, mais bien les deux tiers des inscrits au FN qui ont voté pour elle. On en revient donc toujours à la même conclusion, capitale : les peuples ont non seulement les dirigeants qu’ils méritent mais aussi les opposants qu’ils méritent.

Marine Le Pen veut une République “propre”, un ordre petit bourgeois qui rappelle celui de la fin du XIXe siècle : laïcisme, républicanisme, ordre public. Avec tout de même certains “acquis” de la modernité (avortement, Pacs…) Bien des conservateurs partagent ce rêve, cette nostalgie d’un passé où tout avait été mieux.

Leur erreur consiste à croire que sans quelques “méchants” (francs-maçons, féministes, juifs…) cette société aurait pu perdurer. Il n’en est cependant rien, car cette République portait en elle les germes de la décadence que nous vivons aujourd’hui. Dans cette affaire les loges, les groupes de pression et les événements extérieurs (guerres…) ont pu accélérer le mouvement, mais ils ne l’ont pas amorcé. Ce sont les principes profonds de la république, principes auxquels le peuple adhérait activement ou passivement, qui ont créé cet inéluctable mouvement descendant.

Dès lors, même si par miracle, Marine Le Pen pouvait accéder au pouvoir et restaurer l’ordre bourgeois dont elle rêve, elle réenclencherait les processus qui, un siècle plus tard, nous mèneraient où nous en sommes aujourd’hui.

On ne le répétera jamais assez : ce n’est pas en restant à l’intérieur du Système qu’on trouvera une solution véritable. Les principes qui fondent la République sont mortifères ; c’est eux qu’il faut combattre en proposant des principes meilleurs parce que conformes à l’ordre naturel voulu par Dieu.

 

De Paul TAILLANDIER :

GOLLNISCH EST LAMENTABLE !

Il n’y a décidément rien à attendre de ces bourgeois conservateurs, libéraux et conciliaires à la sauce Gollnisch. Alors que cette campagne interne n’a été qu’une mascarade, que des adhésions ont été bloquées, que des adhérents à jour de cotisation n’ont pas reçu leur matériel de vote, il n’a cessé de répéter que tout se passait bien. Il a été incapable de défendre Minute et RIVAROL qui ont été scandaleusement interdits de congrès. Et il a fait allégeance à Marine LePen dans son discours du 16janvier au congrès de Tours puisqu’il annonce publiquement qu’il la soutiendra lors de la présidentielle de 2012. En restant au Front, en acceptant d’être membre du bureau politique, c’est-à-dire du conseil d’administration du Front national mariniste, donc de sa direction, il est là pour empêcher objectivement les nationalistes et les catholiques qui l’ont soutenu de quitter un parti qui trahit leurs idéaux. Au fond, tout au long de cette campagne, Gollnisch aura servi d’alibi et de faire-valoir et aura trompé ceux qui l’ont soutenu de manière désintéressée et qui souvent en ont pris plein la figure. A ce niveau-là ce n’est plus seulement de la lâcheté, c’est de la duplicité, c’est une trahison pure et simple. Tout se passe comme s’il s’était entendu dès le départ avec Jean-Marie et Marine LePen pour jouer le rôle d’alibi et faire croire à une compétition loyale et ouverte. Car si Le Pen avait imposé sa fille sans qu’il y ait un concurrent et une élection interne, le népotisme aurait été trop voyant.

C’est désormais une habitude chez Gollnisch de nous trahir: lors de son procès à Lyon pour révisionnisme en novembre 2006 il s’était complètement dégonflé reconnaissant explicitement à quatre reprises l’existence des chambres à gaz homicides et la Shoah. Lors de son procès en appel l’année suivante il avait recommencé. Lorsque la cour de cassation l’a blanchi en juin 2009, ce dont tous ses amis se sont sincèrement réjouis, il en avait remis une louche, disant à un journaliste qu’il condamnait «les crimes contre l’humanité» commis par le régime national-socialiste, utilisant le langage de l’ennemi. Pourtant, quelques semaines avant le procès de Lyon, en 2006, il avait reçu un accueil triomphal lors du Pot des Amis de RIVAROL car il avait dit qu’il se rendrait à ce procès «non en accusé mais en procureur» et qu’on allait voir ce qu’on allait voir. On a vu: la montagne a accouché d’une souris.

Non décidément Gollnisch n’est pas un chef! Si l’on peut se désoler de la victoire de Marine LePen, lui ne méritait pas de gagner. Marine LePen n’a pas nos idées, elle nous hait, mais au moins elle a de la volonté, de la niaque; c’est une tueuse. Gollnisch est un chamallow. Il m’inspire le plus grand mépris et le plus profond dégoût. En démissionnant immédiatement du FN, Roger Holeindre qui fut pourtant d’un dévouement aveugle à l’égard de Jean-Marie Le Pen est un modèle de courage et de droiture comparé à Gollnisch.

 

De Jean-Luc LEOPOLDI, <j-l.l@wanadoo.fr> :

COLLUSION DES DEUX LOBBIES

 

(...)Marine est complètement acquise aux valeurs de la République, de la démocratie et du laïcisme, inventions judéo-maçonniques qui sont les causes profondes de notre décadence et de notre disparition programmée. Ce n’est pas «l’idéal de la nation» qu’elle «ne trahira pas», mais celui de la République, cet ersatz de France concocté par une certaine communauté. Si vous pensez encore que «le seul ennemi, c’est l’Islam», regardez la télévision, écoutez la radio, regardez qui tient le haut du pavé aux USA, etc. et demandez-vous pourquoi une minorité (malheureusement moins visible que d’autres) de 0,8% de la population occupe l’essentiel de l’espace public et des postes de pouvoir. Ce n’est ni fortuit, ni naturel, ni légitime.

L’ennemi, ce n’est ni le Judaïsme ni l’Islam, mais la collusion objective des deux.

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18 janvier 2011 2 18 /01 /janvier /2011 19:12

http://img263.imageshack.us/img263/4269/146564ck1.jpg

 

Comparons ce qu'on peut lire sur le site du Figaro à propos du refus de Gollnisch de prendre la vice-présidence du FN, avec la version de Minute, qui sans se soucier des caprices de Fifille ou des explications vaseuses à propos des "hostilités illégitimes" avait quand même son envoyé spécial à Tours. Le Figaro


 

 

Tout au long de la campagne interne, la fille de Jean-Marie Le Pen avait affirmé qu'en cas de victoire, elle proposerait à son challenger d'occuper ce poste de vice-président, proposition renouvelée ce week-end au congrès de Tours. "Je n'ai pas pris de fonctions dans l'exécutif", a déclaré Bruno Gollnisch à des journalistes.
"Je crois qu'il est plus normal et plus sain de laisser les coudées franches à la nouvelle équipe et de lui laisser le temps de faire ses preuves", a-t-il poursuivi.


 

Ce ne serait pas tout à fait ce que penserait l'ex-numéro 2 du FN. Selon Minute:


 

 

Il sait ce qu’elle va lui proposer. Samedi, les gollnischiens ont fait deux réunions. L’une le matin, l’autre dans la soirée, au bar du Grand Hôtel. Il n’y a pas grand débat. Tout le monde est d’accord pour refuser ce qu’ils considèrent comme « un piège ». Le candidat malheureux confirme à ses hommes de confiance qu’il n’acceptera pas: « De toute façon, elle ne va pas savoir gérer le Front national. Je ne veux pas être associé à cela. »


 

D'où l'importance, pour avoir de vraies infos, de lire la presse nationale. Mais faut-il donc attendre, avec Gollnisch, des preuves éclatantes de l'incompétence de la nouvelle présidente du Front dit national ? Gollnisch veut-il surgir, tel l'homme providentiel, venir au secours d'un parti qui sombrerait lamentablement? Curieuse stratégie, qui donne surtout l'impression, comme dirait Oscar Wilde, de ne jamais remettre à demain ce qu'on peut faire après-demain. Car au vu de la timidité de sa campagne, il y a fort à parier que Gollnisch, désormais douillettement installé dans l'ombre, n'en sortirait que pour court-circuiter encore toute volonté de s'opposer efficacement à Miss Cotélec.

 

 

C'était le discours des JAG: "ne critiquez pas, vous ne connaissez pas la situation en interne." On la connait maintenant grâce à Minute, et on n'est pas plus édifié. La stratégie, c'est... de n'en pas avoir. D'attendre. Celui qui se targue de ne pas avoir d'ambition personnelle finira donc ses jours au FN comme le véritable félon, celui qui, pour ne pas partir, préfère laisser tomber ses partisans, celui qui, déjà au nom d'une stratégie interne, fustigeait ses soutiens pour obéir aux ordres.

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17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 22:53

http://lame-delisle-boucard.com/images/marianne_2_t.800.jpg

 

Nous sommes nombreux à attendre les appréciations des hebdomadaires Minute et RIVAROL sur le Congrès, en particulier sur le discours soporifique, grandiloquent pour ne pas dire ridicule de Fifille. Mais en attendant, un article fort intéressant est à lire sur le site de Marianne 2, sous le titre prometteur : "Le plan républicain de Marine Le Pen contrarié à Tours". Le voici en intégralité:


La nouvelle Présidente du Front National a déclamé un discours aux tonalités républicaines, contradictoire sur nombre de points avec celui de son père, qui ont déconcerté la majorité des congressistes.


« C'était baroque », observe un congressiste, visiblement déconcerté, à la sortie de l'amphi François 1er. Le discours de la nouvelle présidente du Front aura sans doute laissé plus d'un adhérent pantois. Alors que Bruno Gollnisch a livré le matin même un discours à la sauce FN classique, reprenant à son compte le terme de « décadence » employé la veille par Le Pen père (cf encadré), Le Pen fille a inauguré son mandat par une ode à l'Etat républicain, « composante essentielle de l'âme de la France »


Une minute consacrée aux remerciements réglementaires et voilà déjà Marine Le Pen lancée dans une tentative (vaine ?) de rénovation du parti d'extrême-droite devenu dans sa bouche « ce grand parti politique républicain ». Jetée aux orties la vieille ritournelle frontiste ; pour « dédiaboliser » le FN, la nouvelle présidente change de vocabulaire et de références.

« L'article 2 de la déclaration des Droits et des devoirs de l'Homme et du citoyen » de 1789 est citée en modèle dès le début de son intervention, laissant de marbre une bonne partie de l'assistance : 
« Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l'oppression.  ». La nouvelle présidente du FN enchaîne : « Qui mieux que nous à défendu ces principes ? ». Les esprits pointilleux seront tentés de l'inviter à relire le discours prononcé par Jean-Marie Le Pen à l'occasion du bicentenaire de la Révolution française en 1989. La « Déclaration des droits de l'Homme marque le début de la décadence de la France », avait alors déclaré le fondateur du mouvement d'extrême-droite. A chaque génération sa lecture du passé ?

Jurant à qui veut bien l'entendre sa volonté de faire du FN un parti au dessus des clivages partisans, Marine Le Pen poursuit son allocution en citant sans distinction Péguy… puis Jaurès. Les résistants de 40 sont salués pour leur rôle dans « la construction et la consolidation de l'unité nationale ». Loin d'exciter la foule, l'hommage survient quelques minutes après la provocation de Jean-Marie Le Pen au sujet du journaliste de France 24 dont les origines juives « ne se voyaient ni sur sa carte ni sur son nez ». Marine voudrait-elle racheter Jean-Marie ? En coulisses, il se murmure que la déclaration du président d'honneur aurait franchement désarçonné la nouvelle cheftaine du FN, qui a déjà manifesté à moulte reprises son agacement contre les « lepéneries » sur la Seconde guerre mondiale ou les Juifs. 

Déjà en campagne pour la présidentielle, Marine Le Pen semble donc prête à tout pour élargir son électorat. Même si cela signifie laisser de côté les thèmes pourtant fondateurs du parti. Pas un mot sur l'immigration, à laquelle elle préfère les attaques contre les outrances de l'islamisme. Mais face à des militants qui se chauffent la voix en chantant à tue tête « la France aux Français », Marine Le Pen peut-elle vraiment espérer délaisser ses thématiques et conserver en même temps la frange extrême-droitiste qui compose le Front ?

L'Etat a été au centre de l'analyse plutôt sophistiquée, développée par Marine Le Pen. Reprenant l'une des idées les plus ancrées dans le chevènementisme, elle a rappelé qu'en France, contrairement à la tradition anglosaxonne, l'Etat a précédé la nation et qu'il était, dès lors naturel, en ces temps difficiles, de voir les Français se tourner vers lui quand il faut « réguler, protéger, innover ». Un discours sans doute très au dessus ou à côté de la culture politique représentée au palais Vinci, comme l'indiquaient les mines quelque peu déboussolées des congressistes qui, chauffées, des années durant par les diatribes de Le Pen père contre « le fiscalisme », ne s'attendaient guère à de telles « arguties ».
 
En entendant la patronne fraichement élue déclamer son amour pour un « Etat fort », une rangée de jeunes militants gollnischiens quittent la salle. Quelques mois plus tôt, Jean-Marie Le Pen dénonçait encore un « Etat tentaculaire et hypertrophié »

Autre pomme de discorde avec son père, loin, comme lui la veille de vilipender le déclin du pays, elle s'est au contraire exercée à rappeler non sans une empathie presque charnelle, les atouts de la France et des Français, qu'ils soient«  ingénieurs, chercheurs ouvriers ou paysans ». Marine Le Pen a exalté l'agriculture française, la deuxième du monde, la taille de son domaine maritime (11 millions de km2), le rayonnement du français sur les cinq continents, les secteurs de pointe de l'industrie française (spatial, nucléaire, etc) ainsi que son «  patrimoine culturel, littéraire artistique, architectural, religieux, culinaire, unique au monde. A l'écouter, on aurait cru entendre du Guaino. Si Marine Le Pen avait voulu rompre avec la ligne de l'ancien leader du Front, aurait-elle pu s'y prendre autrement ?

Sauf que le FN rêvé par sa présidente n'est pas le FN réel pour paraphraser la fameuse formule de Charles Maurras - reprise par De Gaulle - sur le pays réel et le pays légal. L'assistance, pourtant composée d'une majorité de marinistes, paraît quelque peu déroutée. Le paternel - ainsi que son voisin Gollnisch - oublie d'applaudir à certaines parties du discours. Et il y a fort à parier que leur présidente criant « Vive la République ! » aura fini de déboussoler beaucoup d'adhérents, peu habitués à cette rhétorique. 
En revendiquant les idées et les institutions héritées de 1789, Marine Le Pen a-t-elle été trop loin ? Ne risque-t-elle pas de heurter et, finalement diviser ses troupes sans pour autant attirer de nouveaux électeurs que le contexte frontiste refroidit encore ? Pourra-t-elle assumer sa nouvelle ligne aux allures républicaines sans que celle-ci ne s'incarne dans autre chose qu'un discours qui n'engagera que ceux qui le croiront ? Peut-elle mener campagne en dehors du Front National en ne s'appuyant sur une petite équipe de conseillers dont la plupart - tels Philippe Olivier toujours considéré comme un traître par Jean-Marie Le Pen - demeurent prudemment extérieurs au Parti ? Tels sont les risques qu'encourt une stratégie aussi provocatrice que celle menée jadis par son père. La différence est que lui confortait ses troupes tout en provoquant la société tandis qu'elle provoque son propre camp pour séduire ses électeurs potentiels.

LES GOLLNISCHIENS EN FORCE AU COMITÉ CENTRAL
Dans son discours du dimanche matin, Bruno Gollnisch a joué les vaincus magnifiques, jouant la partition prévue par les Le Pen : Gollnisch n'est pas Mégret, il restera au Front National et accepte, en tout cas officiellement, de se mettre au service de Marine Le Pen. C'était le « deal » entre les deux camps : d'un côté, Gollnisch obtient un vote honorable car il fallait,  comme l'a dit Jean-Marie Le Pen - et sa fille - éviter l'humiliation. De l'autre, le député européen de Lyon accepte de jouer l'opposant de sa majesté, en occupant le poste de vice-président même s'il a refusé toute fonction opérationnelle dans la fitire campagne présidentielle de la présidente. 

Il peut être satisfait de la composition du nouveau comité central : ses partisans y sont sans doute plus nombreux (40-45) en proportion que ceux qui ont voté pour lui. Pourtant, Marine Le Pen avait cherché à le marginaliser en accompagnant sa profession de foi destinée aux électeurs d'une liste des « marinistes » candidats au Comité central afin « d'aider » ses partisans à faire leur choix. Les Gollnischiens n'ont pas eu le temps de faire la même chose et se sont contentés de faire la même chose sur leur site Internet. Le vote a ainsi permis de pointer un paradoxe : les Gollnischiens surfent plus sur Internet que les partisans de Marine Le Pen... A moins que les adhérents critiques à l'égard de Marine aient choisi de ne pas voter pour ses partisans, ce qui, fatalement favorisait de facto les candidats gollnischiens.

Gollnischien convaincu et caractériel notoire, Roger Holeindre, un ancien de l'Algérie française, a quitté le congrès dès samedi, sans doute autant dégouté par la victoire de Marine que par le compromis accepté par Gollnisch. Ce départ a coïncidé avec son excellente performance parmi les candidats élus du Comité central : les suffrages l'ont en effet porté en deuxième position derrière Louis Alliot, le compagnon de Marine Le Pen. Holeindre n'entend pas abandonner le combat politique. Il a prévu d'annoncer dans quelques jours ses intentions politiques. Une nouvellle recrue pour le Parti de la France de Carl Lang ?

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17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 17:48

Benoît Hamon s'est interrogé sur le traitement médiatique du congrès du FN à Tours: "J'observe ce week-end qu'il y a un changement de statut entre le père et la fille, dans le fait que le congrès du FN et le discours de Marine Le Pen aient été diffusés en direct sur les chaînes d'info".

L'article entier ici

 

Cette diffusion en direct qui ne profite pas forcément à Marion, Marine ou Gertrude, comme il lui plaira de s'appeler, car pour les plus courageux, qui ont accepté de la subir une heure durant, il n'a pas échappé qu'un monument du parti s'abandonnait sans complexe aux bras de Morphée. Dans les vues d'ensemble, n'avez-vous pas remarqué que JMLP ROUPILLAIT pendant le discours de l'héritière? Mais dis, pépé, si tu n'as pas la force de résister à ses diatribes soporifiques, pourquoi veux-tu nous l'imposer?

 

 

Aux nouveaux adhérents tout feu tout flamme qui ne connaissaient de la Marine que ses aboiements sur des plateaux télés acquis à sa cause, le discours a dû faire l'effet d'une douche froide. Tant pis pour eux. Le discours de BG, disponible sur le blog des jeunes avec Gollnisch, était d'un autre niveau. Là il y avait un programme, de la consistance. C'était un discours qui ne jurait pas avec ceux de l'ancien président.

 

 

Le problème de cette contrefaçon de FN, c'est que l'une a une volonté mais aucun idéal, l'autre un idéal mais aucune volonté, et surtout une tendance à enfoncer ses soutiens et lâcher ses amis.

 

 

En tous cas il semblerait que les média relâchent un peu leur effort de "marinisation" des esprits en renouant avec la bonne vieille tradition des photos peu flatteuses. Ne boudons pas notre plaisir:

 

http://www.lepoint.fr/images/2011/01/16/sipa-ap-237117-jpg_127457.JPG

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17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 10:28

http://www.france-info.com/local/cache-gd2/ed7e55f79960d5a9370babe3759639c3.jpg

 

 Ce matin JMLP était l'invité de France Info. A cette occasion, on entend des "zozos", des "bras cassés", donner leur opinion de Fifille. Un moment de bonheur sans mélange, à écouter en boucle ici.

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16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 16:29

http://www.marianne2.fr/photo/611699-746937.jpg?v=1176663366

Sur le Bondy Blog, récit très vivant de "l'incident Smahi": 

Coup de tonnerre cet après-midi au congrès du Front national. Au terme d’une conférence de presse à laquelle participaient Marine Le Pen et son père, Farid Smahi, membre du bureau politique, qui nous avait fait part hier de sa fierté d’être au FN, vient d’annoncer qu’il claquait la porte du parti : « C’est fini ! J’ai été trahi ! Marine montre qu’on ne veut pas de musulmans au FN ! »

L’homme, visiblement hors de lui, vient de perdre son poste au bureau politique, une place importante dans l’organigramme du Front. « Ferme ta gueule ! » lui lance Wallerand de Saint-Just, le trésorier du parti, pendant qu’un membre du comité central, conscient du désordre que cet esclandre peut provoquer alors que toutes les caméras sont là, tente de raisonner Smahi, qui lance à Wallerand : « Sioniste ! » Le service d’ordre du FN essaie de mater discrètement les caméramans, mais ceux-ci ne se laissent pas faire : « Lâche mon bras ! »« Touche pas ma caméra ! », crient-ils. Un des hommes du DPS, le service d’ordre du FN, trébuche dans les escaliers en tentant d’arrêter un journaliste qui court derrière la troupe de ses confrères.

Farid Smahi a été un compagnon de route de Jean-Marie Le Pen durant plus de 15 ans, il vit très mal sa sortie selon lui forcée du bureau politique du parti, sous la nouvelle ère Marine : « C’est une désillusion pour moi ! », crie t-il. (...)

Farid Smahi a accusé Marine Le Pen d’« être financée par les sionistes comme tous les autres mouvements d’extrême-droite. Il a ajouté que lorsque la fille de Jean-Marie Le Pen parle de colonisation de la France par les musulmans, elle ferait mieux de parler de la « véritable colonisation,(celle) des territoires occupés palestiniens. » Cette rancœur qui sort soudainement a beaucoup à voir avec un conflit latent au sein du parti, qui met aux prises les « pro-Israéliens » aux « pro-Palestiniens », Marine Le Pen étant rangée dans les premiers, Bruno Gollnisch parmi les seconds, selon le bord où l’on se place.

Et sur Marianne2:

Elu en treizième position au Comité Central, Farid Smahi a été révulsé par la décision de la nouvelle présidente de ne pas lui offrir une place au Bureau politique. « Tu m'as renvoyé comme un bougnoule! » a-t-il déclaré devant des dizaines de journalistes. Consternée, Marine Le Pen a tenté de le raisonner, avant de tourner les talons tandis qu'il l'accusait d'être au service des sionistes et d'Israël, reprenant ainsi la campagne anti-Marine Le Pen de Rivarol et de Minute, déjà évoquée dans ces colonnes. L'homme par qui arrivait le deuxième scandale gagnait la sortie, escorté par une forêt de caméras tandis qu'un membre du service d'ordre tentait d'empêcher - en vain - une journaliste de filmer.

Source: e-deo.

En bonus, un bon mot de JMLP à propos de l'origine juive d'un journaliste expulsé manu militari du congrès:  « Cela ne se voyait ni sur sa carte d'identité ni, si j'ose dire, sur son nez ». Profitons-en, c'est sûrement une des dernières plaisanteries made in FN. Vous voyez Lady Papa sortir un truc pareil, vous?

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16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 15:25

J'écoute d'une oreille LCP. Elle est nulle, c'est effarant. "Le monde a les yeux braqués sur nous". Je sais que le but est de galvaniser les troupes, mais faudrait veiller à pas trop en faire mémère!

 

Elle m'énerve avec ses gestes étudiés. Elle veut donner un peu d'authenticité à ce qu'elle dit, faire plus vivant, mais ça tombe à plat. On n'y croit pas, rien à faire.

 

"Ma conviction profonde..." Ah parce qu'elle a des convictions, la fifille? On se croirait devant le discours de n'importe quel politicien, c'est une bouillie, quand on éteindra la télé on ne se souviendra de rien. Le papounet, c'était quand même autre chose.

 

"Nous sommes les héritiers", ça y est, elle se met à brailler. Elle a dû lire quelque part que ça gardait l'auditoire éveillé, de les engueuler sans crier gare.

 

"Pour que le président soit respecté, il faut qu'il soit respectable". On suppose donc qu'elle se considère comme une femme respectable, comme une politique à la probité irréprochable. Allez, une petite pique contre Carla, ça ne mange pas de pain et ça plaît toujours.

 

Tiens, il paraît qu'il y aura une révolution fiscale. Elle ne détaille pas plus, mais sa réforme va changer le monde apparemment.

 

"garantira une meilleure traçabilité", braille-t-elle encore. Quand je vous le disais, que les braillements servent à couvrir un vide sidéral. Il fallait vraiment faire de l'emphase sur la traçabilité? C'est pas comme si les acclamations couvraient sa voix! Je sais pas chez vous, mais ici ça s'emmerde ferme.

 

"court-termiste", "identicide", dis ma vieille, le talent, ça ne s'apprend pas, mais le français, c'est dès le CP quand même!

 

"Liberté, Egalité, Fraternité" sont des principes chrétiens, tiens, tiens. Les cathos apprécieront. Ils aimeront aussi la haine affiché pour TOUS les cultes sans exception.

 

"Les plus beaux jours sont ceux que nous allons vivre! VIVE LE FN! VIVE LA REPUBLIQUE! VIVE LA FRANCE!" Alors là elle fait exploser le micro, elle va avoir la voix cassée pendant des jours après ça. Elle hurle, elle gesticule, on aurait presque de la peine pour elle. C'est comme au théâtre, devant de mauvais acteurs: on est gêné, on ne sait plus ou se mettre.

 

Au fait, BG a refusé le poste de Vice-Président: c'est vrai, pourquoi se faire suer? On ne lui donne même pas un placard, il va s'y mettre tout seul, docilement.

 

Incroyable, sur LCI, après des commentaires succincts, le journal s'achève et l'on (re)voit alors Lady Papa, dans ce qui doit être le moment émotion de son discours, ça parle de drapeau souillé qu'on ramasse, bref, on connaît la chanson; l'image s'amenuise, disparaît dans le lointain, bref ils nous repassent le discours de fifille en faisant des effets de montage! Même Sarko n'y a pas droit pour ses voeux du 31! S'il était encore besoin de prouver qu'elle est la chouchoute du système...

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