Lu dans Marianne2:
Douée pour placer des banderilles, Marine Le Pen s’est retrouvée un peu plus à la peine quand il a été question d'économie, cherchant souvent à se retrancher derrière ses fiches. Quid par exemple du positionnement du FN sur les retraites ? On n’en saura rien ce matin. Comme on n’en avait rien su lors du mouvement social, « Méluche » faisant remarquer au détour d’une phrase avoir été, lui, de « toutes les manifs sur les retraites », auxquelles, évidemment, Marine Le Pen ne s'est pas rendu.
Silence aussi de la nouvelle Madame le Président du FN quand Mélenchon note que son parti prône une Banque centrale indépendante, ce qui se révèle être une idée aux antipodes du souverainisme pourtant revendiqué par le Front national. En réalité, le programme frontiste évoque « une autonomie de la Banque de France en coopération avec le Ministère de l'économie et des finances ». Le problème est que Marine Le Pen ne parvient même pas à le contrer sur ce point.
Quid également des conséquences du programme du FN de sortie de l’euro ? Le « retour au franc Le Pen », c’est une dévaluation et, par ricochet, une « inflation de 20% », fait valoir Jean-Luc Mélenchon sans trouver vraiment de résistance face à lui, si ce n’est une Marine Le Pen prétendant au final avoir lu l’économiste Maurice Allais mais dont on devine qu’elle n’en a lu que des synthèses très… synthétiques. Très synthétique est aussi Marine Le Pen quand elle explique travailler sur une « révolution fiscale » dont on n’apprendra finalement pas grand-chose de plus que sa simple évocation…