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26 janvier 2011 3 26 /01 /janvier /2011 22:31

 

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Ces deux images illustrent un article du sieur Vial, nous ne savons laquelle correspond au personnage.

 

Heureusement que le bien nommé NPI est là pour nous tirer des mensonges de ses nouveaux amis de l’Huma et de Libé ; car sans lui, nous n’apprendrions pas chaque jour de nouveaux scoops comme celui pondu aujourd’hui : Jérôme Bourbon est raciste, antisémite, pétainiste et croit à l’influence des francs-maçons dans notre bonne société. Oh my God ! On en a frémi derrière nos écrans : J. Bourbon serait-il DE DROITE ? Oui, mes amis éplorés, il faut bien l’avouer, notre ami Bourbon habite dans l’antre de la Bête Immonde. Il est révolté du sort qui est fait à tout historien qui oserait s’écarter de l’unique version acceptable de la seconde guerre mondiale, il est persuadé que l’immigration n’est pas une chance pour la France, et ne craint pas d’appeler un chat un chat ni un franc-maçon un franc-maçon.

 


Il est donc, pour tout mariniste, tout npi-iste qui se respecte, un vieux croûton obsessionnel agrippé au passé. Car, un npi-iste, c’est d’abord et avant tout un homme de raccourcis, un homme qui se satisferait fort bien, comme dans 1984, d’un dictionnaire qui se verrait chaque année amputé de quelques mots. Ce que nie le npi-iste, par exemple, c’est que le dogme historique a des conséquences jusqu’en 2011. Il ne s’agit pas pour RIVAROL de pleurer sur les femmes tondues ou les Français épurés, mais de s’insurger devant les lamentations de la SNCF à Bobigny (hier) et le rejet de Louis-Ferdinand Céline par un Mitterand aux ordres de Klarsfeld (le 21 janvier dernier).  Il ne s’agit pas de voir dans toute loi détruisant la famille un complot maçonnique mais de rendre à César ce qui est à César, notamment de redonner aux francs-maçons la paternité du dernier projet de loi concernant l’euthanasie (voir l’édito du numéro de cette semaine), paternité que souligne également Le Nouvel Obs, l’un des nombreux titres de la presse amie du parti mariniste.

 


L’une des caractéristiques d’un npi-iste, c’est aussi d’être catégorique. Le lectorat étant d’un autre niveau que celui de RIVAROL, il suffit d’asséner des pseudo vérités pour être cru. Par exemple : RIVAROL était « jusque là » ami du FN. En effet, pour NPI être anti-Marine c’est être anti-FN. N’allons pas si vite. RIVAROL était ami du FN, que je sache, jusqu’au 16 janvier, au jour de la dissolution de ce parti qui aura duré 39 ans. Car aujourd’hui, le Front mariniste n’a plus rien avoir avec le Front National. C’est un parti qui crie « vive la République », qui croit que « liberté, égalité, fraternité » sont des principes chrétiens, et qui n’a pour seul objectif, en bon parti sioniste, que de virer tous les bougnoules. Convaincue que l’islam est dangereux, la Marine ? Nullement ! Mais consciente que c’est vendeur sur le plan électoral, assurément. La preuve ? Sa fixation sur 2012.

 


Avec un humour emprunté à la nouvelle présidence du « FN », qui affirmait sans ciller croire en la liberté de la presse, tout en condamnant quiconque osait parler d’elle en termes peu flatteurs, l’article accuse ensuite J. Bourbon de vouloir échapper aux poursuites en écrivant « mulâtre » plutôt que (et là je cite, c’est une perle ) « Français d’origine Antillaise » ! Ca y est, NPI fait vraiment dans le politiquement correct. Il faut dire que l’auteur de ce message est François Vial, qui s’affirme fièrement « ½ français, 100 % Front national » (voir ici), quand on lit cette signature, on a tout compris ! L’homme affirme par ailleurs être Français de cœur blabla, n’en reste pas moins qu’il ne se considère qu’à demi Français ; comment croire un cœur partagé ? Bref, ce que notre demi congénère n’a pas compris (on en revient au dictionnaire), c’est que RIVAROL, pour défendre et promouvoir notre belle langue, se plaît à user de mots qu’un npi-iste est effectivement susceptible de ne lire nulle part ailleurs. Rien à voir avec la peur de la justice, que J. Bourbon fréquente assidûment grâce à la fille Le Pen qui lui fait procès sur procès. Au fait, sachons-le désormais, si on écrit "Marine Le Pen" dans un article, on est condamné. Tous les jours de la campagne, ladite fille a « googlé » son nom et pof, dès qu’elle voyait MLP et JB à trois mots de distance, elle lançait ses sbires sur la trace du malappris.

 


Mais au fait, pourquoi les rédacteurs de NPI détestent-ils Jérôme Bourbon ? D’abord, parce que notre Marion nationale le leur a demandé, mais également parce que, tout condescendants qu’ils paraissent, ils sont conscients que RIVAROL est une force à ne pas négliger dans le milieu national, RIVAROL est une voix qui, en dénonçant inlassablement l’imposture des uns et des autres, met à mal le mythe de la nouvelle Jeanne d’Arc. Eh oui, de même qu’il y eut une nouvelle Eve, MLP aspire à être une nouvelle pucelle, de Hénin-Beaumont cette fois, qui viendrait sauver la France… qui a ricané?

 


Et pourquoi le blog de Rivarol déteste-t-il NPI ? D’abord, parce que tous les internautes d’extrême-droite (revendiquons ce terme, puisque MLP n’en veut plus) détestent l’hypocrisie d’un site de censure qui se dit de ré-information. Ici, par exemple, les marinistes sont censurés (réponse du berger à la bergère). Eh bien, nous ne nous en cachons pas. Premier point de divergence. Deuxième différence de taille, un npi-iste ne vous répondra jamais sur le fond. Jérôme Bourbon s’interroge sur les convictions de MLP, et ils nous pondent un « eh, jibi, tu carbures au whisky » ? C’est talentueux, c’est fort, c’est plein de sens, et c’est signé NPI (enfin presque car ils disent la même chose, mais en moins bien). Enfin, tout simplement parce que NPI est un média du Système et que nous avons une « hostilité légitime » envers tout ce qui n’est pas nationaliste.

 


Enfin, pourquoi prêter attention à une piqure de rappel anti-RIVAROL ? Tout simplement parce que le blog n’existait pas du temps de Vassieux, c'est-à-dire du temps où il y avait, me semble-t-il, un peu plus de testostérone chez ces désinformateurs professionnels. Au moins on rigolait un peu, aujourd’hui, on est seulement exaspéré. Exaspéré car c’est ici une réponse sur le fond, tandis que NPI, comme tous les marinistes, sont incapables de vrai débat. Questions choisies : la loi Gayssot est-elle préjudiciable au travail de l’historien, et fait-elle sentir ses effets de nos jours ? Marine soutient-elle les historiens condamnés au nom de cette loi ? Soutient-elle un JMLP, un Gollnisch (mais la réponse est dans la question) ? Inutile de poursuivre, ils ne répondront pas.

 


J’oubliais, il y a aussi une information vaseuse au début, sur le rachat du journal, comprenne qui pourra ! Ils laissent entendre que J. Bourbon se serait parachuté tout seul à la tête du journal, contre espèces sonnantes et trébuchantes, comme s’il n’y collaborait pas depuis dix ans avant sa prise de fonction. La version de l’histoire que je connais, en tant que Rivarolien de base, c’est que C-M Galic a « tiré sa révérence » bien volontairement, et choisi elle-même son successeur. Mais il est vrai que ces gens de NPI sont sûrement très proches de J. Bourbon, et donc mieux au courant que nous de l’histoire de notre hebdomadaire favori. Laissons-les à leurs divagations. Après tout, j’ai toujours eu de tendres pensées pour les réviseurs de l’histoire, même quand ils s’égarent !

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26 janvier 2011 3 26 /01 /janvier /2011 19:11

TRIBUNE LIBRE PARUE DANS LE RIVAROL DU 28/01/11

 

L’opinion publique, ce “monstre” selon l’heureuse expression de Bernard Faÿ— et dans cette «opinion publique», il faut inclure les prétendus “intelligents”—, croit souvent qu’en politique, les mots n’ont pas grande importance. Cette conviction est d’autant plus forte qu’à notre époque de “communication”, les faiseurs et les diseurs utilisent ce qu’on appelle pudiquement des «éléments de langage», ce que Serge Tchakhotine nomme plus crûment dans son livre(1) des «instructions de propagande».

Le “succès” de Melle Le Pen(2) au récent congrès de Tours du FN et son «discours d’investiture» ne doivent pas seulement être pris pour une de ces pièces bien interprétées du théâtre de marionnettes de la Ripoubelle. Au-delà des images et des dérapages, il faut prendre en considération le langage, si l’on veut savoir où mène cette équipée. Le discours en question est intéressant à 3 titres, par ce qu’il dit, par ce qu’il suggère, par ce qu’il occulte(3).

Mais un discours de fin de congrès, pont-aux-ânes des banquets politiciens, ce discours(4) ne tombe pas comme des cheveux sur la soupe. Il s’inscrit dans une démarche, une méthode, un projet qui n’ont pas été analysés à leur juste mesure. Ce discours dit d’investiture— si l’on prend le mot dans son sens militaire, investir c’est envahir, tout devient alors plus clair!— constitue le point d’orgue de près de dix ans de manipulation révolutionnaire définie comme «la haine de tout ordre religieux et social que l’homme n’a pas établi et dans lequel il n’est pas roi et dieu tout ensemble»(5).

 

DIX ANS DE MANIPULATION RÉVOLUTIONNAIRE

 

Pour Louis Daménie, vulgarisant l’analyse d’Augustin Cochin(6), la révolution est un mécanisme psychologique de conquête d’un corps social non immunisé contre une entreprise de destruction de ses principes fondateurs, menée à son insu, de manière progressive et irréversible. Cette conquête part de la périphérie pour aller au centre nerveux du corps social. Elle connaît deux phases, une phase de destruction et une phase de construction. Application de la devise illuministe, Ordo ab Chaos. Depuis 10ans, le FN a été l’objet de cette conquête “jacobine”, patiente et tenace, dissimulée par la promotion insensée d’une personne. Il est étonnant que le très mol Gollnisch n’ait pas perçu, bien que disposant, paraît-il, d’une vaste culture contre-révolutionnaire, la nature, l’ampleur et l’objectif de la manipulation. Sa participation au processus de sélection dit des “primaires” a, tout au contraire, validé cette affaire. Très étrange en effet.

Le «corps social FN» a été l’objet depuis 2002— depuis le second tour de la présidentielle, tour catastrophique en raison du choix stratégique imposé par l’actuelle présidente, de s’adresser exclusivement à l’électorat de gauche, persuadée qu’il allait rejeter le corrompu Chirac au profit du candidat national—, d’une conquête méthodique partie de l’extérieur, pour arriver à son sommet (présidentiel). Le congrès de Tours— le parallèle avec le congrès communiste de 1920 prend alors tout son sens—, a vu le triomphe de cette entreprise.

La cible— le corps social FN— était d’autant plus vulnérable, qu’il était déjà très malade. La Révolution sait déstabiliser un organisme sain. Un organisme déjà malade est encore plus à sa portée. Organisme malade(7) dans ses trois composantes.

Organisme malade dans sa tête— hypertrophiée est un euphémisme—, avec un président tyrannique et autiste, avant comme après la scission de décembre 1998, qu’il a d’ailleurs contribué à faire naître par ses méthodes de gouvernement et son comportement. Précipitant volontairement la crise de décembre 1998, il a froidement accepté LE risque majeur: la destruction du Mouvement national, mépris du Bien commun qui le délégitime ipsofacto. On ne joue pas avec le sort du Pays quand on s’en prétend le “sauveur”. On ne réduit pas à néant, sans en avoir pesé toutes les conséquences, trente années de travail d’une collectivité humaine aux prises avec un environnement totalement hostile.

Organisme malade dans ses membres: manque de formation généralisé, notamment sur les adversaires; positionnement inadapté vis-à-vis des media, oscillant entre agressivité et flagornerie; sous-encadrement dramatique en nombre et en qualité, à de rares exceptions près, suite à ladite scission; promotion systématique des médiocres et des “alimentaires”; absence de culture de gouvernement et faiblesse du suivi des évolutions législatives, économiques, sociales…; mépris pour le travail intellectuel de longue haleine et les questions d’organisation; embourgeoisement ronronnant de beaucoup d’élus et de cadres, éloignés du terrain, paralysés par la suspicion maladive du “chef” vis-à-vis de toute personne brillante, “félon” en puissance.

Un organisme malade dans ses artères: absence de circulation raisonnée et hiérarchisée de l’information avec les redondances induites; appareil totalement centralisé autour d’une seule personne utilisant des hiérarchies et des procédures parallèles; processus décisionnels lents et inappropriés, où l’on occulte les mauvaises nouvelles ou les décisions difficiles à prendre; réflexion et innovation absentes ou confinées à des secteurs n’ayant aucune part aux décisions; mauvaise utilisation des “relais” politiques, sociologiques et médiatiques; gaspillages de ressources entraînant le découragement des échelons de terrain.

 

LA PHASE DESTRUCTRICE

 

Un organisme pleinement vulnérable à l’action du vecteur moderne essentiel de la Révolution, les media. Les media vont donc attaquer ledit corps social en lui imposant des suggestions venues de l’extérieur, suggestions relayées par infiltration à l’intérieur— tâche d’autant plus facile dans un organisme en état de choc traumatique à la suite du 21-Avril— consistant dans deux pétitions simplistes, qu’on se garde évidemment de démontrer et qui ne jouent que sur le “sensible”: le leader est mauvais parce qu’âgé et usé; les idées défendues avant le premier tour 2002 l’ont fait perdre. La “mayonnaise” va d’autant mieux prendre— on ne peut que saluer ici le grand art dans la psychologie des foules—, que le principal dirigeant de cet organisme va favoriser lui-même, au-delà de toute espoir, la manipulation. Ce qui conduit logiquement à se poser la question de son implication personnelle dans ledit scénario…

Confondant l’analyse critique et la remise en cause personnelle, l’autorité fondée sur le charisme avec l’autoritarisme le plus borné, le comble est atteint quand il entend transmettre dynastiquement ledit organisme à l’une de ses proches. Se referme alors le piège d’une dialectique ravageuse comme sait les orchestrer la Révolution.

Premièrement, il justifie les critiques “extérieures”: il n’est plus dans le coup; il faut abandonner les idées du premier tour 2002 au profit de “valeurs” plus soft pour le Système. Secondement, il déstabilise encore plus profondément le corps social FN, en créant une division entre « anciens » et “modernes”, partisans de X contre Y. Au lieu d’apaiser et d’unir dans la perspective du But (Bien) commun comme tout vrai responsable, il réagit aux critiques et interrogations par une pluie de sanctions et des charrettes d’exclusions(8). Il promeut parallèlement de manière provocatrice et finalement pitoyable— en mettant sur la place publique ce qui relève de la sphère privée—, l’une de ses filles à l’intérieur et à l’extérieur du FN, par l’intermédiaire exclusif des media, qui influencent stratégie et thèmes (discours de Valmy, dalle d’Argenteuil…) de l’élection présidentielle de 2007.

Melle LePen en est le porte-parole, les thèmes sont “dédiabolisés”. La sanction tombe: une claque électorale mémorable, amplifiée lors des législatives. En 4ans, les 3/4 de l’électorat 2002 ont été perdus. Les électeurs s’abstiennent ou vont ailleurs, les militants ne reprennent pas leur carte, les cadres sont chassés ou démissionnent. Les adversaires (Sarkozy et consorts) reprennent à leur compte les thèmes abandonnés et la crédibilité qui va avec! Aucune leçon n’est tirée de l’échec, typique de la mentalité totalitaire— «nous avons échoué, continuons»—, sinon une fuite en avant dans l’auto-destruction accélérée du corps social FN, qui n’a même plus besoin d’être stimulée. Succès complet de la manipulation: le corps social s’est dissous. Fin de la phase destructrice. Le FN est en état de mort clinique pour les observateurs. À juste raison. Mais raison apparente seulement.

 

LA PHASE CONSTRUCTRICE

 

Place à la seconde étape, la phase constructrice, parce que le travail de dissolution préalable n’avait qu’un objectif et un seul : substituer un corps social, des cadres, des idées, des dirigeants nouveaux à la place des précédents. C’est toute la démarche opérée depuis 2008, avec l’hyper-médiatisation de la fille du “chef” qui se met en place pour les élections européennes de 2009, puis avec la municipale d’Hénin-Beaumont(9). La dialectique de base est toujours la même: une nouvelle tête s’impose (ou on l’impose) à la tête du corps social, seule tête “capable” de relancer la dynamique FN (exit alors le “dauphin” lyonnais); les thèmes de propagande sont “dédiabolisés”, c’est-à-dire rendus conformes aux “valeurs” du Système. La voie est d’autant plus facile que les opposants internes ont été liquidés (Carl Lang et autres), selon des mécanismes proprement staliniens. Jamais la manipulation d’un corps social n’a été si évidente, comme le disait un expert: «L’agitation est mobilisatrice, la propagande est DIRECTRICE»(10).

On peut rassurer les perroquets de l’anti-fâchisme: le FN est bien un parti “démo-cratique”(11), son fonctionnement à cette occasion le démontre. Comme les «partis de masse» centrés autour d’un “chef” auto-proclamé, il a pleinement développé les virtualités totalitaires du «contrat social» rousseauiste. La «volonté générale» écrase la personnalité de l’individu dans une “fusion” à la fois idéologique - on adhère à une ligne qui change ad libitum— et psychologique,— on se dépossède de son libre-arbitre au profit d’une «direction éclairée et infaillible», dans une inversion de type religieux analysée par Jules Monnerot(12). Le «petit père des peuples» procédait ainsi avant chaque congrès du PCUS, pour en renouveler les cadres qui lui devaient alors tout, les rescapés étant paralysés par la terreur ou la peur de perdre leur poste, jusqu’à la prochaine purge (si les gollnischiens n’ont pas compris…).

La phase “constructiviste” du nouveau corps social FN se développe ensuite sur près de 18 mois, la trame de cette phase étant la procédure des «primaires pour la présidence FN». Procédure en effet très primaire, et même binaire, autorisant la bonne vieille dialectique: la “future-nouvelle” présidente du FN aux «valeurs modernes» contre le «vieil ex-dauphin aux idées ringardes catholiques intégristes». Un scénario pour film hollywoodien, où les gollnischiens tiennent aussi bien leur rôle, accréditant le caractère «démocratique» de la compétition, dans une répartition des rôles à faire rêver. À Melle Le Pen, l’émission sur France2 et ses 3,5millions de téléspectateurs, à M.Gollnisch, la tournée des «salles miteuses» (selon sa propre expression) devant 20 militants. Mais la compétition a été “loyale”, chaque compétiteur se félicite de ses résultats… et de ceux de l’autre, déplorant seulement qu’il n’y ait pas eu plus de «candidats à la candidature». Naïveté ou pire? Une fois de plus, la Révolution arrive, comme l’a relevé Joseph deMaistre, à intoxiquer ses propres adversaires jusqu’à leur faire servir ouvertement ses plans.

Le corps social nouveau FN, dans lequel sont désormais marginalisés les “anciens”, préalablement épuré des “traîtres” et des “félons” (des “anti-patriotes” à la mode 1793) dont on souhaite la mort («le corps de mon ennemi sent bon») est alors dûment (re)constitué avec des milliers d’adhérents nouveaux, les «adhérents Internet», recrutés grâce aux prestations médiatiques de Melle LePen. Adhérents-votants pour «la future-nouvelle présidente», à qui on ne demande que cela. Masse de manœuvre virtuelle qui n’aura servi qu’une fois et dont on se moque totalement ensuite. Masse de «citoyens actifs» qui n’a même plus besoin de se déplacer, avec le Web et… une votation contrôlée par officier ministériel. Du grand art!

Le résultat, annoncé d’avance par les media— un rapport 90-10 en faveur de la future-nouvelle présidente— étant “corrigé” par le “chef” qui désire que l’ex-dauphin fasse «un score honorable pour ne pas l’humilier», voilà pour la carotte. C’est plus crédible qu’un score à la Bongo… Mais le bâton n’est pas loin. Car si l’ex-dauphin l’emportait, ce serait un «échec personnel pour le chef» ou la «promesse d’un éclatement, d’une scission» du corps social FN. Pauvre mouvement, coupé en morceaux depuis longtemps par ses dirigeants au gré des exclusions et des départs successifs, selon la technique dite «du salami à la hongroise», chère au communiste Matthias Rakoczy… qui épurait lui aussi en partant du plus éloigné pour finir au centre. Étonnant et instructif rapprochement.

Et renversement des valeurs, au bon sens du terme: ce sont celle et ceux qui n’ont cessé de dire, dès juin 2002, qu’ils «n’avaient pas les idées du FN»— son programme 2001 que le président de l’époque a pourtant validé -, qui font procès de dissidence à ceux qui veulent les maintenir ! Depuis un certain Calvaire, les menteurs s’érigent en juges de la Vérité! Éternelle leçon de choses sur «l’extrémité des choses humaines» (Bossuet).

Ce sera donc finalement 30-70 ou peu s’en faut, les vaincus saluant— ultime et pitoyable pirouette— la “victoire” de la gagnante, en déclarant s’y soumettre «par éthique»! On croit entendre le pseudo-souverainiste Philippe Séguin, grand pourfendeur de Masse-trique lors du référendum de 1992, qui se soumit, le scrutin à peine clos, aux exigences de Bruxelles-Francfort, «parce que le peuple avait parlé». Pauvre peuple “frontiste”, que de mensonges on a commis en ton nom, que de balivernes on t’a fait avaler!

 

LA RÉVOLUTION EST ACCOMPLIE

 

Le grand œuvre est consommé, la future-nouvelle présidente est la présidente “investie” à la tête d’un corps social nouveau et, dans un formidable non-dit, à la présidentielle 2012, bien que ledit corps social n’ait jamais été consulté officiellement sur ce point. On élisait SEULEMENT le président du FN. Mais c’était bien l’objectif ultime de la manipulation: organiser la compétition présidentielle de l’année prochaine avec une «candidate nationale» adoubée et initiée— au sens ésotérique du terme—, par le Système. Tout cela a un petit parfum de référendum gaullien, celui qui pose la question se moque éperdument de la réponse !

Les gollnischiens vont partir au combat «dans l’unité» pour leur nouvelle «tête de proue». On leur laisse, pour l’instant, un os à ronger, petite minorité qui ne va pas tarder à s’effilocher sous le coup des ambitions personnelles (c’est la nouvelle présidente qui va distribuer les investitures électorales, classique moyen de chantage), des déceptions et, pour les plus lucides, avec la conviction de s’être fait rouler une fois de plus dans la farine. Ce sera le départ sur la pointe des pieds ou les éclats tardifs et inutiles (Holeindre et autres).

 

L’ADOUBEMENT PAR LE SYSTÈME JUDÉO-MAÇONNIQUE

 

À ce corps social désormais nouveau, avec de nouveaux cadres(13) qui ne doivent rien à la “ringardise”, mais tout à la nouvelle présidente, correspondent des “valeurs” nouvelles déroulées dans un discours dit d’investiture— faut-il dire d’investissement?— qui placent désormais le “nouveau” FN dans la position de parti du Système, «le diable utile au Système», comme l’a dit le sieur Mélenchon, qui en connaît un rayon, là-dessus. Il est vrai qu’il y a longtemps, sous le chef autoproclamé “immortel” de cette formation, que les ambiguïtés foisonnaient, dans la philosophie comme les méthodes. Il y a belle lurette, comme ironisa Mitterrand dans un de ses entretiens avec Georges-Marc Benhamou, que «le parlementarisme a dissout les velléités révolutionnaires» des dirigeants du FN.

Mais, c’est mieux désormais comme cela: l’officieux et l’officiel coïncident enfin. Le FN est l’extrême-droite adoubée du Système démoncratique, destinée à propulser sa présidente élue «après une compétition exemplaire et loyale», vers une place dans le pandémonium mondialiste qui éclipse la Vraie France. Encore un peu de patience, tel pointure de l’UMP la voit au gouvernement dans 10ans, cadeau pour ses 50ans, sans doute. Pour cela, il faut à la fois faire croire aux «idiots utiles» qui restent «malgré tout» que l’on garde «les fondamentaux», tout en envoyant aux “adversaires-partenaires” républicains(14) le signal (maçonnique?) qu’on est bien de la “famille”. On verra cela dans le «discours d’investiture»

Restent 18 mois pour ripoliner «le deuxième étage de la fusée» destinée à lâcher ses leurres. Dix-huit mois consacrés à la “présidentialisation” de la nouvelle présidente— qui n’a que 100 parrainages utilisables, reste à en trouver 400, ce ne sera pas bien difficile, puisqu’on est “républicain”— et à la fin de l’Épuration. Car, dans la logique totalitaire, une fois créé le nouveau corps social après destruction de l’ancien, il faut néanmoins singer l’ancien, c’est-à-dire lui donner des dirigeants, un corpus intellectuel, une élite, plus exactement une contre-élite, pour contrôler la masse des citoyens “actifs”. Dix-huit mois pendant lesquels les gollnischiens seront mis au pas ou mis dehors (on a l’expérience en la matière !), en dépit de la digue de papier de leurs 42% au comité central(15). Où a-t-on vu les «gens de progrès» respecter les «vestiges du passé»? «Ce qui constitue une république, c’est la destruction de tout ce qui lui est opposé»(16). À entendre les dithyrambes de Melle Le Pen sur la Déclaration de 89 et autres «immortels principes», on devrait s’inquiéter du côté de la capitale des Gaules. Il n’y a pire sourd que celui qui ne veut entendre!

(à suivre, 2. Retour sur un discours d’investiture).

 

Pasquin de CHARONDAS.

_____

(1) Le viol des foules par la propagande politique, éditions Gallimard, 1952, reprise coll. poche Tel, 1992.

(2) Deux fois divorcée, mère-célibataire de 3enfants; Marion, Anne, Perrine Le Pen, pour l’état-civil.

(3) Comme les sociétés du même nom.

(4) Disponible sur le site web du F N.

(5) Mgr Gaume, La Révolution, introduction, tome 1, reprint éditions Saint-Rémi.

(6) La révolution, phénomène divin, mécanisme social ou complot diabolique?, DMM, 1988, pages 34-81.

(7) Manipulation d’autant plus facile que numériquement très faible, début 2009, le FN ne comptait que 8000 adhérents environ, sur lesquels 1500 à 2000 seulement, vraiment actifs. Le tour est vite fait ! Le FN comptait plus de 40000 adhérents— dont près de la moitié de vrais actifs— avant la scission de 1998. Le fichier comptait aussi plus de 200000 sympathisants contrôlés. La plupart n’ont pas réadhéré. Les «adhérents Internet» de 2009-2010, s’ils restent, n’auront jamais le même dynamisme. Ils étaient là pour voter. Le reste ne les concerne pas. Les chiffres actuels avancés par la direction du FN sont donc à prendre avec prudence. C’est le même phénomène qu’au Parti communiste où ont “milité” quelques mois ou années, des millions de Français (10 selon l’historienne du PC, Lilly Marcou), partis déçus par les méthodes d’appareil.

(8) Frappant en priorité les militants et militantes historiques qui lui furent fidèles en 1998. Sans doute sa manière d’appliquer la devise de la Légion citée à tout bout de champ !

(9) Laquelle est en réalité un lourd échec, le Système ayant tout fait pour qu’elle l’emporte: municipalité discréditée par les scandales, divisions des gauches locales et silence de Martine Aubry, candidat UMP inconnu au nom à consonance arabe, réaction minimaliste des états-majors parisiens, énorme couverture médiatique, présence sur le terrain de tout ce qui reste de l’appareil FN…

(10) Joseph Staline, in Les principes du léninisme, 1924.

(11) Les amis de Besancenot, au lieu de manifester à Tours, auraient dû être invités audit congrès, ils y auraient retrouvé leurs marques de révolutionnaires professionnels et apprécié le discours “gauchiste” de la nouvelle présidente.

(12) Dans sa Sociologie de la révolution, le comble étant que Jules Monnerot appartint un moment au FN et présida son «conseil scientifique»!

(13) Parmi lesquels des représentants patentés d’une certaine “communauté” évidemment non-communautariste elle, comble de l’ironie pour un parti qualifié en mars 1998 par le président de la République de «parti raciste, antisémite et xénophobe»!

(14) Expression de Jean-Paul Huchon, président PS du conseil régional d’Ile-de-France, où siégea un temps… Melle Le Pen, pour désigner les partis “républicains”. Mais aujourd’hui, le FN est un parti républicain, c’est même sa présidente qui le dit. À cinq, on se tient plus au chaud que dans la «bande des quatre»… Reste le plus dur: se partager les places.

(15) Mot d’origine jacobine (le Comité central de la Commune de Paris renversa Robespierre le 9Thermidor, an II), repris par les organisations socialistes ou communistes depuis le début du 19esiècle… Un mot malheureux.

(16) Saint-Just à la tribune de la Convention nationale, mars 1793

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