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23 mai 2012 3 23 /05 /mai /2012 23:14

 

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Par Robert Spieler

 

Le site Rue 89 se plonge dans le passé, et aussi dans le présent, et pose une question essentielle: comment devenir ministre? Faut-il pratiquer la pression («Je suis le meilleur, et je t’ai rendu tant de services… et je t’aime tant»), la dignité («Je ne demande rien, mais si je pouvais t’aider dans cette lourde épreuve, moi qui t’aime tant».), l’agitation («Je t’aime, je t’aime, je t’aime») ou le silence («Tu sais que je t’aime, mais je n’en dirai rien»)?

 

COMMENT DEVENIR MINISTRE ?

 

Il y a quelques anecdotes savoureuses. François Mitterrand demande à Pierre Mauroy de constituer le gouvernement. Il souhaite y voir figurer un certain… il ne se souvient plus du nom, mais sait qu’il finit par …el. Mauroy trouve la réponse: ce sera Jean Gatel, qu’il nomme secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense en 1983. Mitterrand pensait en fait à Jean-Marie Bockel qui sera rattrapé en 1984, puisqu’il sera nommé secrétaire d’État au commerce. Il finira même par figurer dans le gouvernement dirigé par François Fillon, rallié à la cause du sarkozysme. Des accidents d’homonymie semblent avoir été fréquents sous l’ère Mitterrand. François Mitterrand avait dit: «Appellez-moi Boucheron». Il pensait à Jean-Michel Boucheron, député d’Ille-et-Vilaine, spécialiste de la Défense. Ce fut Jean-Michel Boucheron, qui était député-maire d’Angoulême, qui avait de sérieux problèmes avec la justice, qui fut nommé. Du coup, il n’est resté qu’un mois au gouvernement… Jacques Mellick, quant à lui, qui était aussi en délicatesse avec la justice, fut nommé par erreur secrétaire d’Etat aux Anciens combattants en 1988. Michel Rocard avait mal compris le nom que prononçait Mitterrand qui pensait à André Méric, lequel fut toutefois, in fine, nommé ministre délégué à la mer. Autre anecdote: en 2005, Chirac téléphone à François Baroin pour lui proposer l’Outre-mer. Baroin hésite: «Oui, vous savez, moi, monsieur le Président, je n’aime pas trop l’avion.» On comprend ses réticences. Son père, grand ponte de la Françafrique et grand-maître du Grand-Orient de France, disparut dans un crash, il y a trente ans, en Afrique. Toujours est-il qu’on ne dit pas non au Président de la République. Baroin sera ministre. Jean-François Copé a, lui, beaucoup souffert. Voilà ce que raconte un observateur. L’épisode se situe après la victoire de Nicolas Sarkozy: «Il faut le voir tourner comme un lion en cage, arpenter les couloirs de Bercy. Dix jours atroces à multiplier les coups de fil, à envoyer des SMS au Tout-Paris. Il mobilise son réseau, demande aux grands patrons Bernard Arnault ou Martin Bouygues de plaider en sa faveur, sollicite son ami Brice Hortefeux.» Copé n’en sera pas. Nicolas Sarkozy, très sec, lui dit : «Je ne te garde pas, il n’y a pas de place, je ne peux pas prendre tout le monde, tu comprendras.» Copé dira que «cela lui a fait mal à l’estomac.» Quant à Thierry Mariani, cela faisait des années qu’il suppliait Sarkozy d’obtenir un ministère. Sans succès, malgré les promesses. Le 14novembre 2010, alors qu’il n’espérait plus rien, le téléphone sonne. C’était le président de la République qui lui annonçait sa nomination au ministère des Transports. Son bonheur était, paraît-il, immense…

 

PARLEZ-VOUS ANGLAIS ?

 

La maîtrise des langues n’est pas le fort des Français, fussent-ils Premiers ministres ou présidents. Le nouveau Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, agrégé d’allemand, pourra cependant s’entretenir sans difficultés avec la chancelière Merckel. Hollande maîtrise assez bien la langue anglaise. Il avait obtenu un brillant 16/20 en anglais, à l’oral de l’ENA. Mais son accent est à couper au couteau... Il avait, peu de temps avant l’élection, été interrogé par la BBC et son commentaire avait suscité l’émoi de son entourage. Il avait dit: «I’m anxious for the victory». En voyant les mines déconfites de ses communicants, il avait, fort justement, précisé qu’“anxious” était un «faux ami» qui ne signifiait pas «anxieux, inquiet», mais “désireux”. Hollande était «désireux de gagner»… Hollande s’exprime en tout cas infiniment mieux en anglais que son prédécesseur, qui, sur ce plan et sur d’autres, était une véritable calamité. On se souvient de cet ahurissant «Sorry for the time» qu’il asséna à Hillary Clinton sur le perron de l’Elysée, désignant le ciel pluvieux. Il commettait ainsi un épouvantable contre-sens qui vaut un zéro pointé aux élèves de 6e. Il confondait “time” (le temps qui passe, l’heure) et le temps météorologique (weather)… Hillary Clinton eut la politesse de regarder le ciel d’un air pénétré et de sourire au colossal humour de Sarkozy. La presse britannique se gaussera du «notoriously non existent english» (un anglais notoirement inexistant) du président Sarkozy. Lionel Jospin et Jacques Chirac maîtrisent suffisamment l’anglais pour avoir pu donner des conférences dans cette langue. François Fillon, bien qu’il soit marié depuis quarante ans avec une galloise, a massacré avec constance, avec un épouvantable accent français, la langue de Shakespeare. Mais, parmi les anciens premiers ministres, Raffarin mérite le pompon. Il avait eu cette sortie grandiose lors du débat sur la Constitution européenne: «Ze yes needs the no to win against ze no», ce qu’on peut traduire par: le oui a besoin du non pour l’emporter contre le non… Avec l’accent en plus, of course!

 

L’“AUBE DOREE” ET LES CHAMBRES A GAZ

 

Le chef du groupe parlementaire nationaliste Chryssi Avghi (Aube dorée), Nikos Mihaloliakos, qui a obtenu 21 élus aux dernières élections législatives en Grèce, ne recule devant rien.

Il vient de nier, dans un entretien télévisé, l’existence des chambres à gaz, déclarant: «Auschwitz, quoi Auschwitz? Je n’y suis pas allé. Que s’est-il passé? Vous y étiez, vous?», et rajoutant: «Il n’y avait pas de fours, ni de chambres à gaz, c’est un mensonge», affirmant avoir «lu beaucoup de livres mettant en doute le chiffre de six millions de juifs exterminés par les nazis». Il est vrai que le révisionnisme n’est pas poursuivi en Grèce. Devant le blocage institutionnel, de nouvelles élections auront lieu le 17 juin. Les sondages prédisent un léger recul des nationalistes de Chryssi Avghi, qui devraient cependant conserver, avec 5 à 6% des suffrages (contre 7%) un groupe parlementaire non négligeable.

 

LA PROCHAINE SORTIE DE LA GRECE DE LA ZONE EURO

 

En attendant, le grand hebdomadaire allemand de centre gauche, le Spiegel, titre, en couverture: «Acropolis, Adieu! (référence à une chanson allemande très populaire) Pourquoi la Grèce doit maintenant quitter l’euro.» Le magazine, proche des milieux […]

 

  

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