Ils sont arrivés en bande. Trois journalistes de Présent, rien que ça, pour faire porter à Jérôme Bourbon la responsabilité de propos qu’il n’a pas tenus. Jeanne Smits, Caroline Parmentier et Alain Sanders, prêts à en découdre pour défendre l’honneur du journal traîné dans la boue par le blog non-officiel de RIVAROL.
Traîné dans la boue, c’est un peu fort. Un peu fort aussi le déferlement de haine contre JB. Car qu’avons-nous fait, sinon souligner les positions obscures de Présent sur la fille Le Pen ? Il ne faut quand même pas être sorti de Saint-Cyr pour se rendre compte qu’il y a deux clans : d’un côté Jeanne Smits et Olivier Figueras, et de l’autre Caroline Parmentier et Alain Sanders. Mais les rivaroliens étant selon Aliot la bête noire du nouveau FN, notre blog n’a pas le droit d’exister. Suis-je fidèle à votre pensée, mesdames et messieurs de Présent ?
Est-il besoin d’attaquer les autres publications pour soutenir celle à laquelle on est abonné ? Certes non. Mais Caroline Parmentier ayant ouvert le feu la première sur le directeur de RIVAROL, toujours sur Radio Courtoisie, son ring préféré, votre serviteur ne voyait pas le mal qu’il y avait à faire découvrir largement les raisons de la férocité de Parmentier. Parmentier soutient Marine, et les ennemis de ses amis étant ses ennemis, elle hait Jérôme Bourbon. C’est aussi simple que ça.
Le début de l’émission a donc été une séance de lavage de linge sale en famille, qui n’apportera sûrement pas au journal catholique les lecteurs dont il a le plus grand besoin. Jeanne Smits a effectivement lancé un appel à la générosité de ses lecteurs, appel relayé par e-deo, les patriotes 76, et sûrement d’autres blogs. Curieusement, nous n’avons pas été sollicités.
Les deux clans se sont formés à l’antenne, avec une Jeanne Smits plus mesurée que ses collègues, dont on pouvait deviner la rage. Caroline Parmentier a demandé à Jérôme Bourbon de se désolidariser des saloperies dont j’ai l’honneur de vous abreuver. Je n’ai pu m’empêcher de penser à Marine Le Pen exigeant de Bruno Gollnisch qu’il condamne RIVAROL. Avouez que le parallèle est tentant. Contrairement à BG, Jérôme Bourbon n’a pas cédé. « Répondez par oui ou par non !», aboya notre charmante amie. « C’est au commissaire de police qu’on répond par oui ou par non », répondit calmement JB. Tout aussi calmement, il a dit qu’il n’avait jamais écrit un mot dans ce blog, n’en connaissait pas l’auteur et n’en avait pas fait la publicité dans RIVAROL. Elle a dû se trouver toute bête, Parmentier.
Mais comme on ne peut passer l’émission sur les rancoeurs de Madame, Ratier embraye. Le nouveau FN est le thème central de l’émission. Pour Xavier Eman, le FN a toujours été électoraliste, on est au FN pour gagner les élections, sinon on milite dans d’autres partis. Il affirme également que le FN « s’adapte aux media ». JB rétorque, en toute logique, que si l’on veut être sûr de gagner les élections, mieux vaut s’encarter à l’UMP.
L’affaire Holeindre est ensuite évoquée. Jeanne Smits, qui a publié une interview d’Holeindre très vite après le Congrès, résume en quelques mots : « il a dit qu’elle n’avait pas les idées de son père ». JB renchérit : les plus proches de JMLP, Holeindre, Reveau… Sanders le coupe brutalement en lui interdisant de parler d’Holeindre, il me semble entendre « fermez la » mais c’est à vérifier demain matin. Alors, qui sont les talibans hystériques ?
Ratier remarque ensuite que MLP, si elle a la même longévité que son père, sera en place jusqu’en 2050 ; JB, qui a le sens de l’humour, s’exclame : « l’horreur !», il parvient même à dérider une dame de Présent (Jeanne Smits, Parmentier, difficile à dire, qu’elle se dénonce !): « je l’adore ». Il est évident dans cette émission que Jeanne Smits est assez proche des positions de JB, souvent elle étaye son point de vue.
Puis, l'un des invités s’extasie « Chez Marine, il y a une démarche pragmatique et pédagogique » : une façon détournée de dire démagogique. « Assez des mensonges, ils ont fait trop de mal », réplique JB en citant le Maréchal Pétain. Mais une telle citation, « est-ce politique ? » demande Parmentier.
Vient le moment tant attendu des messages des auditeurs. Un amateur de discussions musclées sourit : « Le ton monte de semaine en semaine , il faudra distribuer des gilets pare-balles, je m’en réjouis ». D’autres supplient les journaux de ne pas se diviser et de ne pas diviser le camp national.
Jeanne Smits parle alors sans détour : devant un « virage laïciste et étatiste, doit-on maintenir une unité de façade ? » JMLP savait faire l’unité, même sans partager toutes les opinions des traditionalistes.
Un auditeur affirme aussi qu’il doit bien y avoir une raison si tant de cadres ont quitté le parti. JB renchérit : « c’est incontestable », il cite plusieurs exemples de cadres qui sont partis ou « ont été poussés vers la sortie », il évoque notamment M-F Stirbois. Sanders encore (on imagine la bave mousser à la commissure des lèvres) le contredit vivement, « non elle n’a pas quitté le FN, elle a été suspendue ! », visiblement il n’a pas écouté ce qu’à dit JB, « oui, ont quitté ou été exclus », l’autre s’énerve, « je corrige des « à peu près ». JB ne se laisse pas démonter. Parmentier, qui décidément soutient MLP et le FN, rappelle galamment que certains sont partis par dépit, pour avoir perdu la tête de liste dans certaines élections.
Après avoir parlé du FN, Ratier passe au dîner du CRIF, puis il aborde le sujet des révolutions tunisiennes et égyptiennes. Il n’y a pas d’autre incident.
Comment conclure, si ce n’est en exprimant encore une fois tout notre soutien au stoïque Jérôme Bourbon, et en déplorant l’attitude de Parmentier et de Sanders qui desservent la cause qu’ils veulent défendre. Quoique, par contraste, Jeanne Smits apparaît si mesurée, ses réflexions si justes, qu’on aurait envie de s’abonner à Présent rien que pour elle.