EXCLUSIF - Co-fondateur du FN, l'ancien Résistant Roger Holeindre, l'un des "héros" de l'extrême droite depuis plus de quarante ans, annonce avec fracas au Journal du Dimanche son intention de quitter le parti après la victoire annoncée de Marine Le Pen à la présidence du parti.
La mine effarée des militants venus se faire dédicacer ses derniers ouvrages n'y changera rien: derrière le stand qu'il tient au rez-de-chaussée du centre des congrès de Tours, l'ex-député Roger Holeindre annonce avec fracas son départ du Front national, parti dont il était, avec Jean-Marie Le Pen, le co-fondateur en 1972. La raison de cette défection surprise: l'élection, non encore officialisée, de Marine Le Pen à la tête du mouvement d'extrême droite. "Marine Le Pen n'incarne en rien les valeurs que je défends depuis toujours", balaie d'une voix forte et d'un revers de main celui qui fut l'un des plus jeunes Résistants, âgé aujourd'hui de 83 ans.
"Je n'ai jamais été ringard"
Choqué, comme beaucoup d'autres à Tours, que les résultats de ce scrutin aient "fuité" dans la presse 24 heures avant leur annonce officielle, l'ancien député refuse de participer à la vie d'un Front national "sous la coupe des médias". "Je n'ai pas besoin d'être ringardisé, car je n'ai jamais été ringard, sinon, cela voudrait dire que je n'ai dit que des conneries depuis cinquante ans", tonne encore ce membre du bureau politique du FN, en référence à l'entreprise de "dédiabolisation" du parti engagée par Marine Le Pen. Soutien de Bruno Gollnisch dans la course au fauteuil de Jean-Marie Le Pen, Roger Holeindre, qui incarne le courant solidariste et nationaliste au sein du FN, estime que "les idées que je défends pour la France et l'Europe seront toujours à défendre avec Marine Le Pen". Et même si l'ancien "para" ne pousse personne à prendre la tangente -"Je ne suis pas de ceux qui crachent dans la soupe", se défend-il- il fait tout de même le pari d'autres défections dans les rangs frontistes.
Pour l'heure, cette annonce a surtout fait l'effet d'une bombe dans les hauteurs du parti lepéniste. Le trésorier du parti Wallerand de Saint-Just, soutien de Marine Le Pen, fait part de son profond étonnement, appelant les uns et les autres dans le camp Gollnisch, à "ne pas sombrer dans la paranoïa". Membre du bureau politique et proche de Bruno Gollnisch, Bruno Subtil, tout à sa surprise, parle, lui, de décision "extrêmement grave et dommageable pour notre mouvement".
Lu sur le site du JDD. Ne manquons pas le numéro demain!
Et sur le site du Figaro, une citation pour compléter: