Lu sur le site de TF1:
L'Unesco a inscrit vendredi l'église de la Nativité de Bethléem au Patrimoine mondial, par une procédure d'urgence qui a suscité une vive protestation d'Israël, lors d'une session à Saint-Pétersbourg dans le nord-ouest de la Russie. Le site du "Lieu de naissance de Jésus", comprenant également la route de pèlerinage, a été inscrit par 13 voix pour, 6 contre et 2 abstentions lors d'un vote des 21 membres du Comité du patrimoine, réunis dans l'ex-capitale impériale russe. Il s'agit du premier site palestinien inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture.
"Nous nous félicitons, au nom (du président) Mahmoud Abbas, de la Palestine et du peuple palestinien", a déclaré le délégué palestinien à l'issue du vote. "Merci pour tous les efforts entrepris pour permettre au peuple palestinien de prendre son droit culturel à l'auto-détermination", a-t-il ajouté. "Ces sites sont menacés de destruction totale par l'occupation israélienne, la construction du mur de séparation, à cause des sanctions israéliennes et des mesures prises pour opprimer l'identité palestinienne", a encore déclaré le délégué, dont le nom n'a pas été cité.
Vives critiques des Israéliens et des Américains
Son homologue israélien a protesté contre la décision du Comité du patrimoine. "La décision qui vient d'être prise est absolument politique et constitue de notre point de vue une atteinte grave à la convention (du Patrimoine mondial) et à son image", a-t-il déclaré. Les Etats-Unis sont "profondément déçus" de cette inscription au Patrimoine mondial, a déclaré vendredi l'ambassadeur américain auprès de cette instance, David Killion. Ce "site est sacré pour tous les chrétiens et a une signification religieuse et historique importante", a-t-il souligné. "La procédure d'urgence existant dans cette instance est réservée aux cas extrêmes, notamment quand un site est menacé de destruction imminente".
Depuis 40 ans, "la procédure d'urgence n'a été utilisée que quatre fois et seulement dans des cas extrêmes, toujours en suivant des recommandations d'instances de conseil", a poursuivi l'ambassadeur américain. L'Unesco "ne devrait pas être politisée", a-t-il souligné, relevant que la décision d'inscription s'est faite en contradiction avec une recommandation officielle de son Conseil international sur les monuments et sites.
Les Palestiniens, entrés à l'Unesco en octobre 2011, avaient fait la demande d'une inscription du site dans une procédure en "urgence". Ils avaient argué du "délabrement et de la dégradation de l'ensemble architectural", notamment du fait des "forces d'occupation" israéliennes. Israël avait affirmé n'avoir "aucune objection" à l'inscription du site au Patrimoine mondial, mais avait contesté le recours à la procédure d'urgence, estimant que c'était "une façon de laisser entendre qu'Israël ne protégeait pas le site".