Descoings, le militant emblématique de leur société
Pour penser droit et être dans la vérité, il suffit généralement de prendre le contrepied de ce qu’affirme le media audiovisuel. Plus l’on présente un homme, un mouvement, un régime comme détestables et abominables, plus il faut en penser du bien. C’est le cas par exemple aujourd’hui de la Hongrie. En revanche, plus l’on tresse les lauriers d’un individu, d’un parti, d’un groupe, plus il faut se montrer méfiant. C’est le cas de Richard Descoings, directeur de l’Institut d’études politiques de Paris. Depuis sa mort le 3 avril dans une luxueuse chambre d’hôtel à Manhattan dans des circonstances bien peu édifiantes (il a été retrouvé nu avec de l’alcool et des médicaments à proximité, du sang dans la bouche ; des témoins disent avoir entendu des bribes de conversation, deux hommes qui lui auraient rendu visite, la chambre était en désordre, l’ordinateur portable et le téléphone de Descoings ont été lancés par la fenêtre et ont atterri quelques étages plus bas, tout laisse à penser à une partie fine entre homosexuels qui a mal tourné comme ce fut le cas il y a quelques années pour le PDG de TF1 international dont l’un des “convives” de ces soirées très spéciales avait également été retrouvé mort et dénudé à son domicile parisien…) les media et les principaux partis politiques ne tarissent pas d’éloges sur l’homme qui a révolutionné Sciences-Po. Beaucoup d’étudiants de la célèbre institution de la rue Saint-Guillaume se sont même spontanément réunis à l’annonce de son décès dans la cour de l’établissement, la larme à l’œil, ce qui en dit long sur l’état d’esprit de nos futures élites !
Or, loin d’être un homme recommandable et estimable, Descoings était un triste sire, l’exemple de ces puissants sans principe, sans morale, sans dignité, sans honneur, sans colonne vertébrale et tout acquis au Politiquement Correct c’est-à-dire à la destruction du beau, du vrai, du bien, de toutes les valeurs et institutions traditionnelles. Il s’était marié par convenance avec sa collaboratrice, Nadia Marik, directrice-adjointe de l’école mais lui-même était homosexuel et était très proche, comme l’on dit pudiquement, de Guillaume Pépy, directeur de la SNCF. Il aurait déclaré un jour en amphithéâtre « Je suis le premier pédé de Science-Po » et aurait défilé à la Gay Pride sur un char ! Le jour même de son mariage, le quotidien Le Monde avait rendu publique l’homosexualité de Descoings, ce qui avait rendu l’homme vert de rage.
Evoquant la mort dans des circonstances peu reluisantes de Descoings, la presse américaine a établi un rapprochement avec Dominique Strauss-Kahn qui avait également fait des siennes en mai dernier dans une suite d’un hôtel de luxe de Manhattan, deux épisodes qui, à moins d’un an de distance, nuisent considérablement à la réputation des “élites” françaises. Il faut dire que comme le ci-devant directeur général du Fonds monétaire international, Descoings était très bien rémunéré. Interrogé il y a quelques mois par Libération sur le caractère exorbitant de ses émoluments (25 000 euros net par mois, plus des primes et des avantages divers), le directeur de Sciences Po avait répondu avec morgue et condescendance : « Quel exemple je ne montre pas ? Le fait que je sois payé comme je le suis est-il une atteinte aux valeurs ? Si je ne faisais rien, si je me battais pour rien, si je n’avais aucun résultat, on pourrait dire que ce n’est pas moral. Comme mes amis conseillers d’Etat, j’aurais pu partir dans un cabinet comme partenaire, et on ne serait pas en train de discuter 25 000 euros. J’ai choisi de rester, sachant que je serai beaucoup moins payé. »
Mais le pire, c’est que pendant les seize ans où il a dirigé l’Institut d’études politiques de Paris, Richard Descoings s’est acharné à saper les fondements de cette école prestigieuse. En permettant aux élèves des Zones d’éducation prioritaire (ZEP) issus de l’immigration d’intégrer l’école sans concours d’entrée, uniquement sur dossier et sur entretien, mettant ainsi en pratique le principe sarkozien de la discrimination positive. En supprimant purement et simplement l’oral de culture générale pour effacer l’avantage des étudiants issus de milieux considérés comme socialement favorisés. Or supprimer l’épreuve de culture générale dans une école formant les futures élites intellectuelles de la nation est une décision criminelle, lourde de conséquences. Pis, dès cette année, le concours d’entrée à Sciences Po est supprimé : il suffira d’avoir une mention très bien au baccalauréat et de passer un entretien visant à recruter les étudiants sur leur “personnalité” et non sur leurs seuls savoirs académiques. […]
jeromebourbon@yahoo.fr
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